Covid-19: la France doit s'attendre à une quatrième vague plus "nuancée", en "septembre-octobre"

Covid-19: faut-il s'inquiéter du nouveau "variant Henri-Mondor" découverte en France? - AFP
Coup de froid alors que la France entame sa dernière étape de déconfinement ce 30 juin.
Invité de RMC, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique a indiqué que la 4ème vague menace bel et bien la France:
"Le variant Delta est environ 50% plus transmissible que le variant anglais. Il va devenir prédominant dans les prochaines semaines à 80-90 %. Il est plus apte à faire des formes sévères, avec 50 % de chance en plus. "En septembre-octobre, il y aura une nouvelle vague qui dépendra de la couverture vaccinale" a-t-il indiqué à Jean-Jacques Bourdin avant de préciser que l'on "va passer l'été tranquillement".
Mardi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait indiqué que le variant Delta représentait désormais 20% des contaminations en France.
Au même moment, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a également déclaré qu'une nouvelle vague de Covid-19 pourrait intervenir en France, en raison de la propagation du variant Delta, mais elle sera plus "nuancée" que les trois premières.
"Je crois qu'on aura une quatrième vague mais qu'elle va être beaucoup plus nuancée que les trois premières parce qu'il y a un niveau de vaccination qui n'est pas du tout le même", a-t-il expliqué au micro de France Inter.
Chiffres " faussement rassurants"
Selon Jean-François Delfraissy, les chiffres "extrêmement bas" de l'incidence en France actuellement sont "par certains côtés, faussement rassurants".
"On doit se souvenir de ce qui s'est passé durant l'été de l'an dernier. On était à des chiffres à peu près comparables fin juin 2020 et on a vu arriver la deuxième vague en septembre. Et là dessus arrive ce variant Delta qui a un niveau de transmission qui est nettement plus élevé", a-t-il décrypté, appelant à être "réalistes et conscients".
Fermer les frontières n'empêchera pas la propagation du virus, assure-t-il, car il est déjà "trop tard". "Anticipons, sachons le et vaccinons-nous au maximum durant cette période de juillet et du mois d'août", a-t-il ajouté, rappelant que les vaccins étaient efficaces contre le variant Delta si l'on a eu deux injections.
Jean-François Delfraissy a d'ailleurs soutenu l'idée d'une obligation de vaccination pour le personnel soignant, que le gouvernement envisage d'instaurer à la rentrée. "On en aura fini quand 100% de la population aura été soit vaccinée soit contaminée (...) Et c'est probablement en 2022, en tout cas dans les pays européens riches".