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Économie

Augmentations de salaire: pourquoi 2026 ne promet rien de bon

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Les entreprises revoient à la baisse les hausses de salaire et les embauches pour 2026. Le décryptage de notre éditorialiste économique Emmmanuel Lechypre.

Les entreprises revoient à la baisse les augmentations de salaires pour 2026. C’est ce qui ressort de la volée d’enquêtes publiées ces derniers jours par les cabinets spécialisés. Pas plus de 2% quand les entreprises prévoyaient encore 2,8% en début d’année. Avec des revalorisations majoritairement individuelles pour les cadres, plutôt collectives pour les employés et ouvriers.

Deux consolations toutefois: les mesures spécifiques pour les plus bas salaires gagnent du terrain, et la priorité est donnée au rattrapage des salaires des femmes suite aux directives européennes mettant l’accent sur l’égalité salariale.

Les raisons principales à ce coup de frein, c’est moins de visibilité sur les commandes, ralentissement de l’inflation. Côté embauches, les entreprises mettent aussi le pied sur le frein. Les intentions de recrutement sont revues à la baisse depuis quelques semaines, quelle que soit la taille de l’entreprise: PME, TPE, ETI avec un dirigeant sur dix seulement qui envisage d’embaucher.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidiennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Salaires, coup de frein sur les hausses en 2026 - 02/09
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L'épargne privilégiée à la consommation

Même le marché des cadres, qui était le plus dynamique, n'est pas épargné: 8% seulement des entreprises comptent en embaucher.

Qu’est-ce que ce coup de froid sur les salaires et l’emploi augure pour la consommation? La consommation, c’est du pouvoir d’achat, mais c’est aussi de la confiance. Or, ils ont peu de raisons d’être rassurés. Ils sont inquiets pour leurs impôts ou leurs prestations sociales, quelle que soit la couleur du gouvernement qui préparera le budget 2026 puisqu’il faudra réduire les déficits. Résultat, jamais depuis 1972, ils n’ont jamais autant arbitré en faveur de l’épargne plutôt que de la consommation. Une épargne qui n’a jamais été aussi élevée.

Les dépenses qui vont souffrir et notamment les secteurs de l’ameublement, de l’électroménager, la beauté et le bricolage. Et puis quelque soit le poste de dépense, priorité au bas prix. Plus d’achats sur internet (Temu, Shein), mais également plus d’achats d’occasion et de produits recyclés. Des pratiques qui gagnent rapidement du terrain chez les seniors.

Emmanuel Lechypre