BHV, Galeries Lafayette... la marque de fast-fashion Shein va ouvrir ses premiers magasins en France

C'est une première mondiale. La plateforme asiatique d'ultra fast-fashion Shein a annoncé mercredi qu'elle allait ouvrir ses premiers magasins permanents en France. Six boutiques en tout ouvriront progressivement à partir de novembre.
La première au sein du grand magasin BHV à Paris, puis dans les Galeries Lafayette à Dijon, Reims, Grenoble, Angers et Limoges.
Très critiqué pour son impact environnemental, mais aussi pour les conditions de travail de ses ouvriers, le spécialiste de la vente en ligne de vêtements à très bas coût va donc ouvrir ses premiers magasins permanents dans l'hexagone ce qui est loin de faire l'unanimité
Dans un communiqué mercredi soir, la Fédération française du prêt-à-porter féminin a accusé la Société des Grands Magasins de "cracher à la tête de leurs collaborateurs, de leurs clients et de toute la mode française".
“On a Shein qui développe de plus en plus de chiffres. Il y a maintenant des dizaines de millions de Français qui s’équipent chez Shein attirés par les prix. Ils ne savent pas qu’on a des produits hors-normes, des produits dangereux, des produits fabriqués dans des conditions catastrophiques", indique Yann Rivollan, président de la FFPAPF.
"Et donc on a une société qui vend près d’un million de produits par jour qui va se servir du BHV et des Galeries Lafayette pour vendre quoi ? Juste quelques dizaines de milliers de produits et uniquement pour faire de l’image. Derrière, c’est une défaite parce que le chiffre d’affaires en ligne va encore plus augmenter et donc il va encore plus détruire les marques françaises”, ajoute-t-il.
Mais pour certains clients, l’ouverture de ces magasins est une bonne nouvelle. Malika achète régulièrement des accessoires sur la plateforme. Alors un magasin Shein à Paris: “oui, j’irai y faire un tour”, assure-t-elle.
Les commerçants fragilisés par l'ouverture de ces boutiques?
Elle imagine des conditions de production plus contrôlées. “Très certainement qu’ils vont quand même vérifier à deux ou trois fois les produits que Shein va vendre sur le sol français. Plus en tout cas que des commandes en ligne où personne ne contrôle ce qu’on achète vraiment”, indique-t-elle.
Si elle aime la marque, c'est notamment pour ses prix cassés. Elle affirme payer trois à quatre fois moins cher que dans des enseignes classiques. C'est aussi ce qui avait séduit Gabrielle. Il y a quelques années, elle avait acheté une dizaine d'articles sur la plateforme, avant de tomber de très haut. “Je n'ai rien gardé. Il y a un top que j’ai gardé six mois et après, il a disparu parce que mal coupé. Ça ne tenait pas”, confie-t-elle.
Production en masse, industrie polluante, aujourd'hui elle condamne le modèle de Shein... Tout comme Vincent Mansental, il est président de l'association des commerçants de la ville de Reims, ville dans laquelle l'enseigne a annoncé s'implanter.
“Nous sommes déjà fragilisés par un contexte économique assez tendu. Les personnes qui vont acheter un habit à 4,6,7 euros, ils ne vont pas venir dépenser dans les autres magasins”, dénonce-t-il.
Pour la survie des commerçants, il espère un sursaut des consommateurs.