Budget: Bayrou pourrait lancer un appel à propositions aux forces politiques

Le Premier ministre François Bayrou à Matignon le 13 juin 2025 - Thibaud MORITZ / AFP
François Bayrou pourrait lors de la présentation de son plan de redressement des finances publiques à la mi-juillet lancer un appel à propositions pour certaines économies, a appris l'AFP de plusieurs sources. Pour combler le lourd déficit du pays, le gouvernement entend économiser 40 milliards d'euros dans le projet de budget pour 2026.
Pour ce faire, le Premier ministre pourrait annoncer des mesures pour la moitié ou les deux tiers de ces économies, et demander aux groupes parlementaires de lui faire des propositions pour le reste.
François Bayrou pourrait "dire : voilà comment j'arrive à 25-30 milliards et maintenant, messieurs mesdames du socle et du Parti socialiste, quelles sont vos propositions ?", rapporte un proche du centriste.
Le Premier ministre "intangible" sur les 40 milliards d'euros d'économies
Car le chef du gouvernement ne devrait accepter de céder à "toutes les lignes rouges" posées par les différents groupes, contrairement au précédent exercice qui avait été "un chemin de souffrances, de renoncement en renoncement", explique le même.
François Bayrou "essaiera de mettre les partis politiques devant leurs responsabilités" et de leur demander, s'ils proposent de nouvelles dépenses, de "trouver les recettes" correspondantes, avance une ministre, sachant qu'il restera "'intangible" sur son objectif de trouver 40 milliards d'économies.
Au Sénat, devançant l'appel, le bloc central propose pour sa part 10 à 15 milliards d'économies "sur le bloc Etat", dont 2 milliards sur les collectivités, et 10 autres milliards sur "le bloc social", selon un élu.
"Un effort" demandé "à tous les Français"
François Bayrou avait dit à la mi-juin que son plan d'économies pluri-annuel, qui sera présenté après le 14 juillet et "va demander un effort à tous les Français", serait "global" et hiérarchisé.
"Nous sommes maintenant devant un moment de vérité et on va faire ce qu'il faut avec justice. En essayant de discerner ce qui est urgent, ce qui est indispensable, et ce qui peut être étalé dans le temps", avait-il déclaré.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, s'est dite mercredi favorable à "une pause" sur certaines dépenses publiques, excluant par ailleurs une hausse d'impôts "indifférenciée", alors que des parlementaires défendent l'idée d'une "année blanche" budgétaire, qui consisterait à geler pour un an retraites, prestations sociales ou barème de l'impôt sur le revenu en ne les indexant pas sur l'inflation.