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"C’est du gâchis": Mondelez annonce la fermeture de l’usine Lu créatrice des Pépito

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Propriété de Mondelez, une usine Lu historique de Château-Thierry va fermer ses portes. Alors qu’une soixantaine d’emplois sont menacés, une mobilisation des habitants et employés se prépare.

C’est entre les murs de cette usine que le biscuit Pépito a été créé dans les années 1960. Elle a ensuite commencé à fabriquer les Kango, Pépito Pockitos et Pépito Maxi Croustillant. A Château-Thierry (Aisne), une usine Lu historique, presque centenaire, va fermer ses portes.

Le groupe Mondelez a annoncé le 31 janvier la fermeture progressive du site. La nouvelle menace une soixantaine d’emplois et a provoqué la surprise des habitants qui comptent bien se mobiliser.

Une fermeture jugée “inacceptable”

A Château-Thierry, tout le monde connaît de près ou de loin un employé de cette usine. Chacun se sent donc touché et en colère face à cette fermeture soudaine. “J’habite le quartier et c’est du gâchis humain. J’ai des amis, de la famille, qui travaillent à l’intérieur et je me demande ce qu’ils vont faire, comment ils vont nourrir leur famille”, confie un habitant.

“Le jour de la manifestation, vous aurez toute la ville dans la rue”, affirme un autre Castelthéodoricien.

Dans une semaine, habitants et employés battront le pavé dans l’espoir de voir Mondelez changer d’avis. D’autant plus que cette décision ne fait pas sens pour certains. “La veille de l’annonce, on a reçu un message de Mondelez qui nous félicitait d’avoir fait une année record. Il va falloir qu’il nous explique pourquoi on ferme”, explique David Romedenne, délégué du personnel CFDT.

Les syndicats du groupe agroalimentaire ont promis de “se battre” contre cette fermeture, jugée “inacceptable” alors que l’entreprise annonce un bénéfice net de 5 milliards de dollars. “Mondelez contribue à détruire le tissu industriel français en fermant une usine centenaire et en délocalisant une partie supplémentaire de la production de ses produits”, ont-ils dénoncé.

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L’incompréhension est totale alors que de nouvelles cuves destinées à contenir du chocolat sont visibles depuis les grilles et sont toujours en construction. Sébastien Eugène, le maire de Château-Thierry, avance quant à lui qu’il est étonnant de voir un tel groupe “partir du jour au lendemain” alors que l’on parle “de préserver nos capacités de production agro-alimentaire”.

Quel avenir pour les salariés ?

Mondelez a justifié cette fermeture en évoquant le prix trop élevé de la modernisation des locaux, et affirme que “les volumes actuellement produits par le site et ses faibles perspectives de productivité ne lui permettent pas d’être compétitif”. Le groupe explique vouloir délocaliser une partie de sa production en Loire-Atlantique, où seront créés 27 postes. 50% de sa production sera aussi transférée vers le site d’Opava, en République Tchéque.

Il a par ailleurs affirmé à l’AFP vouloir “limiter autant que possible les conséquences sociales” de cette fermeture. Le gouvernement exige de son côté qu’aucun employé ne reste sur le carreau. Interrogé à l’Assemblée nationale sur ce sujet le 7 février, Bruno Le Maire a promis de veiller “au reclassement de chacun des salariés”.

Ameline Lavechin, Marilyn Ottmann, M.H.