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Économie

"Ça fait un an qu'on galère": pourquoi les exportations de vin et spiritueux sont en fort recul

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Conséquence très concrète des tensions géopolitiques du moment, la filière du vin et des spiritueux ne va pas bien. Ce qui se trame tout là-haut a des conséquences dans les vignes. Puisque les exportations de vins, mais aussi de champagne et de cognac ont chuté de 4% l'année dernière.

Année compliquée pour les vignerons. Les exportations de vin et spiritueux français sont en baisse et rapportent moins. Le secteur enregistre une baisse de 4 % de son chiffre d'affaires entre 2023 et 2024 selon des chiffres de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France.

Parmi les plus impactés, les fleurons du secteur : les vins de Bordeaux, moins 8,4% d'exportation et le champagne, moins 8%. Et alors que se tient en ce moment le salon Wine Paris, les professionnels du secteur, pour convaincre les clients internationaux, usent de tous les moyens. Avec une attention particulière pour les acheteurs en provenance de Chine, là où les ventes de vin français se sont effondrées.

“La situation en Chine n’est pas bonne pour notre catégorie, pour le champagne”, affirme Damien Lafaurie, président d'EPI Vins et Champagne.

Et ça se ressent sur les taux d'exportation. “On constate dans nos maisons, une baisse des expéditions de l'ordre de 10%”, estime-t-il. Même constat pour les vignes bordelaises d'Hélène. “Ça fait un an qu'on galère pour avoir des commandes”, confie-t-elle.

Dans le Bordelais, des viticulteurs obligés d'arracher des vignes

Sur son domaine trop de raisin et donc pas assez d'acheteurs. Résultat : "On a arraché 12 hectares dans un château et 12 hectares dans l'autre. Donc ça fait quand même un manque à gagner", appuie-t-elle.

D'autant qu'une menace de taxes plane désormais sur un marché-clé jusqu'alors épargné. “Aux Etats Unis, Donald Trump a une stratégie protectionniste”, assure Anthony. Il redoute qu’il n’y ait plus d’échange avec les Américains, ce qui lui ferait perdre sa clientèle.

“Donc on s'attend en fonction du niveau des taxes évidemment à une baisse de 30%. Si ce marché-là était touché, je dirais que ce serait la goutte d'eau qui ferait déborder le vase”, estime-t-il.

Pour sauver les meubles, certains envisagent désormais une nouvelle stratégie de diversification orientée vers de nouveaux marchés: le continent africain et l'Asie du sud-est.

Inès Zeghloul avec Guillaume Descours