"Il y a un manque d'envie de célébrer": les ventes de champagne dégringolent, avec des prix qui montent

Le champagne n'a plus la cote. Les livraisons du pétillant ont fortement reculé en 2024, moins 9.2% par rapport à l'année précédente. L’année dernière, le marché français représentait 118,2 millions de bouteilles, soit une baisse de 7,2 % comparée à 2023.
La chute est encore plus prononcée pour les expéditions de bouteilles à l'étranger, avec un recul de 10,8 % par rapport à cette même année. Les raisons évoquées par les professionnels du secteur: l’inflation, les incertitudes économiques et le contexte politique instable.
Cela représente une perte de près de 500 millions d'euros de chiffre d’affaires pour la filière. Déjà en 2023, les expéditions de champagne reculaient de plus de 8% par rapport à l'année précédente. Ce n'est pas une affaire de qualité ou de lassitude des consommateurs. La chute des ventes est liée à la morosité ambiante pour le comité champagne.
“Il n’y a pas de question de qualité, de goût, de prix. C’est surtout une histoire de manque d’envie. Le champagne c’est l’alcool de la célébration, de la fête, du succès. Et aujourd'hui on y est pas. Le stress ambiant, la guerre, les conflits, l’insécurité, le manque de confiance dans l’avenir…. tout ça c’est autant d’éléments qui perturbent les occasions de consommation de champagne”; estime Maxime Toubart, co-président du comité Champagne.
Le processo ou le crémant se vendent mieux
L'heure n'est pas à la fête pour le champagne. Par contre, les affaires se portent bien pour le prosecco ou pour le crémant, beaucoup moins onéreux. Jusqu'à quatre fois moins cher que le champagne. “Ce ne sont pas des vins de fête. Ce sont des vins de cocktails, de boisson, de soif mais ce n’est pas pour célébrer”, ajoute-t-il.
Le champagne qui semble s'adresser de plus en plus à une clientèle aisée. En trois ans, le prix de la bouteille a augmenté de 33%.