Christophe Castaner recruté par Shein: l’ancien ministre macroniste fait polémique mais "assume"

C’est une annonce étonnante. Christophe Castaner, ancien ministre d’Emmanuel Macron, va travailler pour le géant de l’industrie textile Shein. Plus précisément, il va devenir "conseiller RSE" chez Shein. Audacieux, car conseiller RSE chez Shein, c’est travailler sur les questions environnementales et sociétales pour un géant asiatique de la fast fashion, spécialiste de la vente en ligne à prix réduits, épinglé pour ses conditions de travail et ses méthodes de production bas de gamme, franchement peu écologiques... Audacieux donc, mais c’est le choix de Christophe Castaner, ancien ministre d’Emmanuel Macron.
Pourquoi lui, pourquoi là? Shein met en avant son expérience dans "l’administration publique, sa connaissance du territoire". Christophe Castaner, lui, avec lequel RMC a pu échanger directement, assume totalement. Il dit que "la marche est haute" mais que "les dirigeants de Shein ont une vraie volonté de s’adapter aux attentes européennes". Et puis, il ajoute que "pour faire évoluer une filière, la puissance publique ne peut pas tout".
Shein accusée de "greenwashing" avec Christophe Castaner
Cette annonce met en tout cas le secteur textile français vent debout. "Profonde indignation" du côté de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, parce que cette annonce intervient dans un contexte particulier. Une loi pour interdire les dérives de la fast fashion s’apprête à être examinée au Sénat. Elle a été votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale en mars dernier. La même fédération parle d’une "tentative manifeste de greenwashing" de la part de Shein.
Elle soupçonne en effet Christophe Castaner d’avoir été choisi pour exercer du lobbying pour freiner les processus législatifs en cours, avec son carnet d’adresse bien fourni. C’est un très proche du chef de l’Etat et il a récemment conduit une délégation de parlementaires et d’entrepreneurs en Chine. Christophe Castaner assure qu’il n’aura pas de rôle de lobbyiste. En réalité, il fait comprendre qu’il se pose en défenseur du pouvoir d’achat: "On peut taxer ce qui est moins cher, mais c’est le consommateur qui devra payer… encore et toujours".