Courses hippiques annulées: "S'attaquer aux paris toucherait surtout les plus pauvres"

Pendant une course de chevaux, il n’y a pas que le cheval qui court. Les jockeys, ce sont aussi des sportifs, et les courses de chevaux en général, ça correspond à tous les critères du sport. Il y a une compétition, du public et de la performance. Deux mois après la fin des JO, s’attaquer aux courses hippiques, c’est presque de l’insolence.
Et ce n'est pas un sport réservé aux riches, bien au contraire. Les courses de chevaux, c’est aussi les bars PMU, un des derniers lieux où toutes les classes sociales se rencontrent. Le PMU, le Pari mutuel urbain de son vrai nom, date de 1930. Le but, c’était justement de pouvoir parier en dehors des hippodromes, dans des cafés, des brasseries ou même des boutiques. Forcément, ça a contribué à populariser et à démocratiser ce sport.
Le succès a été immédiat. Au début des années 1950, une invention révolutionne la course hippique, celle du tiercé. Trois ans plus tard, un tiercé est diffusé pour la première fois à la télévision. Et alors là, ça explose. Suivront les paris par téléphone, le quinté, le quinté+... Le PMU résiste à tout, y compris à la modernité. Aujourd’hui, à l’heure des smartphones et des tablettes, il y a encore plus de 14.000 points de vente PMU dans plus de 6.000 communes. Les PMU, ce sont nos villages d’Astérix.
L'hippisme, un sport historique
C’est un des plus vieux sports du monde. Et quand je dis ancien, c’est vraiment ancien. Les courses hippiques étaient au programme des Jeux olympiques en 776 avant Jésus-Christ. Et le premier hippodrome est construit à Rome en 600 avant JC. Ça ne nous rajeunit pas.
Plus récemment, les courses des chevaux, c’est surtout un truc d’Anglais. Au Moyen Âge, le roi Richard Cœur de Lion organise une des premières vraies courses. On connaît même le montant de la récompense pour le vainqueur, c’était 40 livres en or. Chez nous, ça n’arrive qu’au XVIIIe siècle. L’hippodrome de Vincennes date d’ailleurs de cette époque. Et comme d’habitude, on ne commence vraiment à s’amuser qu’au XIXe siècle. Les hippodromes se multiplient: Longchamp, Deauville, Auteuil. La bonne société se retrouve aux courses pour parler politique, tout en buvant du champagne.
La taxe toucherait les plus pauvres
Les courses hippiques, finalement, ça rassemble un peu tout le monde. Avoir des chevaux, c’est effectivement pour les privilégiés, mais parier, c’est pour tout le monde. D’ailleurs, si une augmentation des taxes sur les paris avait lieu, logiquement, elle toucherait surtout les plus pauvres Ce qui serait bien dommage puisque la règle, c’est qu’aux courses, il n’y a pas de petit joueur.