Croissance, inflation: pourquoi l'incertitude demeure pour 2024

Les trajectoires de la croissance et de l’inflation sont très incertaines pour les trimestres à venir. Les chiffres publiés ce mardi par l’Insee indiquent que la croissance est faible dans l’Hexagone, mais qu’il y a deux bonnes nouvelles. La première, c’est que les Français ont repris le chemin des magasins durant l’été, y compris pour remplir leur réfrigérateur puisque les dépenses d’alimentation ont augmenté pour la première fois depuis deux ans.
La deuxième, c’est que l’inflation continue à ralentir (4% sur un an en octobre, contre plus de 6% en début d’année). Or, c’est sur ces deux points que l’incertitude est totale pour les mois qui viennent.
Les raisons des craintes sur l'inflation
Tout d'abord, il y a l’incertitude sur les prix du pétrole. La Banque mondiale avertit que même une légère perturbation des approvisionnements en brut, due à l'escalade du conflit au Moyen-Orient, pourrait retirer entre 500.000 et 2 millions de barils par jour des marchés mondiaux et, en conséquence, faire monter les prix entre 93 et 102 dollars le baril.
En cas de forte dégradation du conflit, entre 6 et 8 millions de barils de pétrole par jour pourraient être sortis du marché, une ampleur comparable à l'embargo pétrolier arabe de 1973, et les prix pourraient alors atteindre jusqu'à 160 dollars le baril.
Pourquoi s’inquiéter pour la consommation des Français?
Les Français sont assis sur une montagne d’épargne. Si on considère toute l’épargne des Français, elle représente aujourd’hui près de 18% des revenus, un niveau bien supérieur à la période avant Covid, où elle n’était que de 15% environ. Il s'agit d'une exception car aux Etats-Unis, l’épargne des Américains a fondu comme neige au soleil après le Covid.
Que vont faire les Français de cette épargne? La dépenser pour rattraper tous les projets qu’ils ont repoussé depuis trois ans (changer de salon, de voiture, voyager...). Ou la peur de se retrouver au chômage, de la retraite ou des hausses d’impôts futures va-t-elle au contraire les inciter à remplir davantage leur bas de laine? De la réponse à cette question dépend le sort de la croissance en 2024…