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Économie

Déficit public: la France emprunte désormais plus cher que l'Espagne

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Sur les marchés financiers, le taux d’intérêt de la France dépasse désormais celui de l’Espagne et l’écart se creuse avec l’Allemagne.

La France emprunte désormais plus cher que l'Espagne sur les marchés financiers. Le taux d'intérêt auquel le monde accepte de prêter à la France pour financer ses déficits publics dépasse désormais celui de l'Espagne, du jamais vu depuis 18 ans, à 2,94%.

Plus le taux d’intérêt d’un pays est bas, plus ça veut dire que les investisseurs ont confiance dans son sérieux budgétaire. En Europe, il y avait jusqu’à maintenant le groupe des pays sérieux (Europe du Nord), avec des taux bas, et les pays jugés laxistes (Europe du Sud) avec des taux plus élevés. La France faisait plutôt partie du premier groupe, mais elle se rapproche du deuxième.

Cette inversion de la tendance n’est pas un accident. Ça fait dix ans que l’écart entre les deux pays diminuait, mais accélération récente c’est vrai : elle s'explique en France, par l'instabilité politique, la perte de crédibilité de Paris dans sa capacité à maîtriser ses finances publiques… Alors que la situation économique de l'Espagne s'est au contraire améliorée, à l'image d'autres pays du sud de la zone euro comme le Portugal et la Grèce.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Faut-il s'inquiéter du taux d'emprunt de la France ? - 27/09
2:39

L’écart se creuse avec l’Allemagne

Il y a quand même une défiance particulière vis-à-vis de la France, au-delà de la performance espagnole, puisque l’écart entre les taux français et allemands augmente aussi. Et là encore, c’est une tendance: historiquement, l’écart était de 0,3 point en faveur de l’Allemagne, il est monté à 0,7 après la dissolution et 0,8 aujourd’hui.

Cette défiance des investisseurs, elle va coûter cher à tout le monde. A l’Etat, qui pour la première fois va emprunter plus de 300 milliards d’euros l’an prochain et devra rembourser 30 milliards d’intérêts de plus en 2027 qu’aujourd’hui. Mais aussi aux ménages et aux entreprises qui devront payer des taux d’intérêt plus élevés pour devenir propriétaire ou acheter des nouvelles machines, que si la France était bien gérée.

Emmanuel Lechypre