ExxonMobil annonce une réduction de ses activités: 667 emplois menacés à Port-Jérôme en Normandie

ExxonMobil a pour ambition de parvenir d'ici une trentaine d'années à zéro émission nette pour ses rejets de gaz à effet de serre de niveau 1 et 2 - Adrian DENNIS
ExxonMobil a annoncé jeudi une réduction de ses activités pour le site de Gravenchon à Port-Jérôme en Normandie. Une réduction d’activités qui va entraîner la suppression de 677 emplois.
Ses unités de pétrochimie ne seraient pas économiquement viables selon le groupe. Il pointe du doigt les coûts élevés, notamment de l'énergie, en Europe. L'entreprise chiffre ses pertes à 500 millions d'euros depuis 2018. Le géant pétrolier américain annonce aussi via sa filiale Esso France, le projet de vente de la raffinerie de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône, ainsi que des dépôts de Toulouse et de Villette-de-Vienne en Isère.
"C'est une terrible nouvelle pour les salariés et leurs familles", selon le ministre de l'Industrie Roland Lescure. "Le groupe a une obligation absolue de proposer des perspectives de reclassement pour les salariés et de valorisation pour le site”, a-t-il précisé.
L'annonce laisse les salariés sous le choc. “C’est vraiment comme si on avait pris un coup sur la tête”, indique l'un d'eux à RMC.
Si ExxonMobil assure que la branche pétrochimie de Gravenchon n'est pas économiquement viable, Germinal Lancelin, secrétaire général de la CGT ExxonMobil chimie assure le contraire.
“Les résultats du haut niveau du groupe en France ont été excellents. Donc on choisit de sacrifier la chimie sur l’hôtel de la compétitivité. On a été abasourdi par l’information”, pointe-t-il.
"On a tous un lien de cette entreprise"
Et la nouvelle, dans la petite ville de Port-Jérôme sur Seine, ne laisse personne indifférent. “J’y ai travaillé. Ça fait toujours du mal parce qu’on connaît toujours des personnes qui y travaillent actuellement et qui se posent des questions. Qu’est-ce qu’ils vont devenir demain? Comment ils vont nourrir leur famille?”, témoigne un habitant.
“Mon fils, qui a 28 ans, travaille aux usines donc ce serait bien qu’il ne perde pas son emploi. Nous avons besoin des usines pour notre travail”, insiste une autre.
Le travail, mais aussi une page de l'histoire de la commune, rappelle la maire Virginie Carolo-Lutrot.
“Humainement, émotivement, c’est toujours quelque chose de compliqué. On a tous un lien avec cette entreprise. Soit on y a travaillé, soit on a quelqu’un de sa famille qui a construit un four, qui a monté des tuyaux ou qui a organisé la maintenance”, déplore-t-elle.
ExonnMobil promet de chercher des “solutions individuelles et collectives" pour les salariés touchés par les suppressions d'emplois.