RMC
Économie

Fast fashion: les fédérations du commerce réclament le déréférencement de Shein et Temu

Une femme tient un stand de sacs Shein devant le premier showroom permanent du géant chinois de la mode rapide en ligne Shein le jour de l'ouverture de la boutique à Tokyo, le 13 novembre 2022.

Une femme tient un stand de sacs Shein devant le premier showroom permanent du géant chinois de la mode rapide en ligne Shein le jour de l'ouverture de la boutique à Tokyo, le 13 novembre 2022. - Yuichi YAMAZAKI / AFP

Les deux principales fédérations du commerce en France réclament le déréférencement internet des plateformes chinoises de fast fashion Shein et Temu.

Les principales fédérations du commerce en France demandent le déréférencement des plateformes Shein et Temu, actuellement visées par une proposition de loi, dans une lettre adressée au gouvernement, selon un communiqué envoyé mardi à l'AFP.

Selon des enquêtes européennes, "85 à 95% des produits proposés sur Temu, Shein et AliExpress ne respectent pas les normes en vigueur dans l'UE", dénoncent le Conseil du Commerce de France (CDCF) et la Confédération des Commerces de France (CCF).

Lundi, ces deux fédérations représentatives, associées à 14 autres et à plus de 230 enseignes (soit environ 80% du secteur), ont envoyé une lettre ouverte au gouvernement lui demandant, via la Répression des Fraudes (DGCCRF), d'"engager sans délai une procédure de déréférencement" des sites d'ultra fast fashion et e-commerce Shein, Temu et AliExpress.

"La loi française donne déjà les moyens d'action", estiment-elles, alors que lundi a été examinée par le Sénat une proposition de loi pour freiner la "fast fashion", centrée sur la mode "ultra express", avec dans le viseur le géant Shein et ses vêtements expédiés à prix cassés depuis la Chine.

"Ces plateformes échappent aux droits de douane"

Les deux fédérations signataires du courrier ont ainsi rappelé que "le Code de la consommation permet à la DGCCRF, en cas de manquements graves et persistants, d'ordonner le déréférencement, la suspension ou même le blocage de l'accès à un site".

Elles insistent : "Un commerçant français qui vendrait 94% de produits non conformes dont 66% pour dangerosité serait fermé sur-le-champ", en citant un chiffrage du gouvernement pour objectiver les manquements de ces géants asiatiques, et en appelant à "une égalité de traitement".

Mais selon elles, "la menace n'est pas que sécuritaire". "Ces plateformes éludent la TVA, échappent aux droits de douane, contournent les périodes de soldes, violent les règles d'étiquetage et de transparence commerciale". Et ce, "au détriment des commerçants français, des marketplaces responsables, des PME qui investissent dans la conformité".

G.D. avec AFP