Go Sport: le tribunal de commerce choisit l'offre de reprise d'Intersport

Les salariés de Go Sport sont fixés sur leur sort. Le tribunal de commerce de Grenoble a choisi l'offre de l'enseigne française Intersport pour reprendre l'enseigne de magasins, en redressement judiciaire depuis trois mois, propriété jusqu'ici de Michel Ohayon. Il a jugé l'offre franco-qatarie meilleure que celle de son principal concurrent, le britannique Frasers-Sports Direct.
Alliée à la société qatarie Al-Mana, Intersport propose de reprendre 72 magasins et 90% des emplois: 1.446 salariés de magasins sur les 1.574 et 185 salariés du siège, pour un prix total de 35 millions d'euros. Aujourd'hui, Go Sport compte 2.150 salariés en France.
Le tribunal a suivi "l'avis unanime du parquet, des créanciers et des salariés", souligne le procureur adjoint François Touret de Coucy dans un communiqué.
"On s'attendait au pire"
Pour les salariés c'est un ouf de soulagement. "On s'attendait au pire" avoue le délégué syndical CGT Go Sport, Pascal Biamonti.
"On aurait pu ne pas être repris. Ça aurait pu être plus de personnes sur le carreau, on a minimisé la casse sociale", jugeait-il ce matin, sur RMC.
Une galaxie qui s'effondre
Go Sport faisait jusqu'ici partie du groupe dirigé par le Bordelais Michel Ohayon, qui détenait aussi Gap ou Camaïeu. Ces entreprises ont toutes été soit cédées, liquidées (comme Camaïeu) ou en très grande difficultés ces derniers mois.
Cet effondrement est le résultat d'une erreur d'analyse fatale: il était persuadé que malgré le développement de la vente en ligne, les clients allaient continuer de venir dans des magasins de quartier. S'en est suivi une vague de rachats à partir de 2018, dont les enseignes citées ci-dessus mais aussi la Grande Récré ou encore des dizaines de magasins Galeries Lafayette de province, mis en procédure de sauvegarde en février dernier. Une erreur qui va laisser des milliers de salariés sur le carreau.