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Fermeture des écoles lancées par Michel Ohayon: des étudiants et leurs parents déposent plainte

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INFO RMC. Une plainte regroupant une trentaine de familles d'étudiants lésés va être déposée ce lundi contre le réseau d'écoles "Campus Academy" pour escroquerie et publicité trompeuse. Parmi les plaignants, Cyril, un papa. Sa fille a étudié deux ans et contracté un prêt de 15.000 euros. Mais elle n'a pas de diplôme.

Une trentaine d'étudiants de plusieurs écoles "Campus Academy" et leurs parents s'unissent et portent plainte ce lundi, pour escroquerie et publicité trompeuse. Au cœur de ce feuilleton, l'homme d'affaires Michel Ohayon. Après les difficultés de Camaïeu, Go Sport ou encore Gap, c'est un réseau d'écoles, lancées en 2019 par l'homme d'affaires et sa famille, qui ferment leurs portes.

Contactée par RMC, la direction évoque plutôt des difficultés financières liées à des travaux onéreux et à la crise du Covid. Elle promet que chaque étudiant sera accompagné pour qu'une solution soit trouvée.

La direction du Campus d'Aix-en-Provence, école qui a annoncé aux étudiants sa fermeture le 14 février dernier, explique qu'elle propose aux étudiants un transfert dans d’autres écoles de la région. La semaine dernière, ses étudiants ont été priés de faire part de leur choix ou d'obtenir un remboursement de 50% des frais de scolarités de l'année en cours. 

500 étudiants étaient scolarisés dans ces 6 écoles post-bac."Et les principales victimes de ces fermetures, ce sont les étudiants qui se retrouvent souvent laissés sur le carreau. Ils attendent un remboursement des frais de scolarité et le diplôme qu'on leur a promis. Le "Campus Academy" d'Aix-en-Provence a fermé il y a trois semaines, ceux de Rennes et Nantes ont fermé à l'automne, et le campus d’Angers ferme ses classes à la fin de l'année scolaire.

Cyril est l'un des parents qui portent plainte escroquerie et publicité mensongère. La formation de Fiona, sa fille, a rapidement viré au cauchemar. Elle a été scolarisée à Aix-en-Provence pendant deux ans. Il se souvient des journées portes ouvertes et des premiers discours avec la direction de l'école.

“Campus Academy, ça nous a été vendu comme une grande école. On nous a présenté des infrastructures énormes, des voyages à l’étranger, un enseignement à l’américaine… Moi le premier, j’ai été émerveillé par cette école. Il y a une tromperie, publicité mensongère, je me permettrais même de dire escroquerie”, affirme-t-il.

Un gros coup de frein pour l'avenir professionnel des étudiants

Deux ans et demi plus tard, sa fille, Fiona se retrouve sans diplôme, avec un prêt étudiant sur les bras de 15.000 euros.

“Elle a fait deux ans pour rien, qu’elle a payé aussi pour rien. Elle s’est complètement refermée sur elle-même. Il faut arrêter cette machine parce qu’une entreprise ferme, il y a des salariés, c’est malheureux, mais il y a le chômage derrière, il y a quelque chose. Là, on parle d’étudiants qui commencent leur vie, ils sont en train de construire leur avenir professionnel et on les a cassés. Il faut stopper ces personnes-là et il faut qu’elles soient condamnées”, appuie ce père.

Avec les autres plaignants, Cyril adressera une lettre pour alerter le gouvernement. Ils souhaitent que leurs années d'études ne soient pas perdues malgré le fait que leur diplôme ne soit pas reconnu par l'Etat".

En parallèle de cette plainte groupée pour escroquerie et publicité mensongère, il y a aussi une procédure civile en référé pour obtenir le remboursement des frais de scolarité engagés.

"Le support publicitaire constitue une manoeuvre frauduleuse. On a demandé à ces étudiants des frais extremement importants sur des sommes de 25.000 à 30.000 euros. Et à la fin quand vous n'avez pas de diplôme reconnu par l'Etat, que vous vous rendez compte qu'on vous a trompé, je sens que les étudiants comme les parents fragilent psychologiquement et épuisés", indique Maître Eve Mori, l'avocate des étudiants et parents.

Maryline Ottmann avec Guillaume Descours