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"Il faut arrêter de supprimer des postes": l'accès aux services publics se dégrade encore

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L'année 2023 aura été celle du déficit qui se creuse et des droits bafoués. C'est le constat de la Défenseure des droits qui publie son rapport annuel ce mardi matin. Ses services ont été 10% plus saisis qu'en 2022 et quasiment intégralement sur la question des services publics. La conséquence d'une trop grande dématérialisation.

C'est ce mardi qu'est dévoilé le rapport annuel de la Défenseure des droits, Claire Hédon, qui s'inquiète de l'état des droits et des libertés en France. Les réformes récentes ont restreint le bénéfice de certains droits dans le domaine du logement, de l'accès aux prestations sociales ou encore de l'immigration, pointe la Défenseure des droits.

En cause, une trop grande dématérialisation et l'absence de réponse des autorités. La Défenseure des droits a vu ses saisines augmenter de 10% par rapport à l'an dernier. Une immense partie (92%) des réclamations concerne les relations avec les services publics.

Des services publics injoignables, où tous les échanges passent par internet ou des serveurs vocaux automatisés. Voilà ce que constatent de plus en plus d'usagers qui saisissent la Défenseure des droits. Une demande sur cinq concerne la protection et la sécurité sociale.

De nouvelles restrictions budgétaires inquiétantes

Plus de 4.500 personnes se sont plaintes de ne pouvoir obtenir les réponses à leur question auprès de leur caisse de retraite par exemple. Viennent ensuite la CAF et l'assurance maladie. Il faut recréer du lien avec les usagers, plaide Arnaud Bontemps, porte-parole du collectif nos services publics.

“D’abord, on peut commencer par arrêter de supprimer des implantations physiques parce qu’encore aujourd’hui, il y a des reculs dans la sécurité sociale, etc. Arrêter de supprimer des postes aussi. C’est très impressionnant. Par exemple, dans l'assurance maladie, les diminutions de postes sont massives dans les dernières années, ça se compte en dizaine de milliers de personnes”, appuie-t-il.

Le collectif redoute que les réductions budgétaires, annoncées par le gouvernement, n'éloignent encore un peu plus l'administration de ses usagers.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours