Impôts: plus que quelques heures avant la fin de la déclaration de biens immobiliers

Cette fois, c'est la bonne. Les propriétaires ont jusqu'à ce lundi 31 juillet, 23h59, pour déclarer leur(s) bien(s) immobilier(s). Si la date butoir était initialement fixée au 30 juin, celle-ci avait été repoussée d'un mois impossible pour les agents des Finances publiques de traiter les dossiers dans les temps.
Idem pour les propriétaires, pour qui 39% d'entre eux n'avaient pas déclaré leur(s) bien(s) à la fin du mois de juin selon la Direction générale des finances publiques (DGFiP).
Dans un centre des impôts de la capitale, Jacqueline a attendu jusqu'au dernier moment pour sa déclaration. Elle regrette le peu d'informations qu'elle a eu sur cette nouveauté de l'année 2023, en pestant sur le fait que l'on "ne nous a pas expliqué à quoi ça allait servir", et qualifiant donc la procédure de "perte de temps un peu casse-pieds".
Un afflux important de contribuables aux guichets
Si les critiques sont toujours aussi vives, Jacqueline souligne néanmoins le rétropédalage de l'administration sur le tout numérique. Elle se réjouit de pouvoir à nouveau faire sa déclaration sur papier, une possibilité rajoutée par le fisc après les difficultés constatées.
"Pour les gens qui n'ont pas d'ordinateur ou qui n'ont pas l'habitude, c'était très compliqué", assure-t-elle.
En dépit de tout cela, les contribuables continuent tout de même de venir demander de l'aide aux agents fiscaux dans les centres des impôts. Mais pour certains, comme Marie, même après un rendez-vous en compagnie d'un employé des Finances publiques, son cas n'est pas encore réglé.
"J'ai fait certaines erreurs, (...) il faut donc que je recommence certaines choses", déplore Marie, au sortir de son rendez-vous.
Marie n'est pas la seule à devoir réitérer sa déclaration, un phénomène qui accentue l'afflux important de dossiers et qui crée inévitablement une surcharge de travail pour les agents de la DGFiP, regrette Frédéric Scalbert, le secrétaire général de la CGT Finances publiques.
Des retards "toujours pas résorbés"
Pour lui, "en plus de la campagne déclarative classique d'impôt sur le revenu, il a fallu faire toute cette partie d'explications aux gens sur pourquoi et comment fallait-il faire la déclaration de biens immobiliers".
Frédéric Scalbert l'assure, le rôle pédagogique des agents vis-à-vis de cette nouvelle déclaration a donc entraîné "des très gros retards qui ne se sont toujours pas résorbé à ce jour".
En connaissance de cause, la DGFiP a décidé de faire preuve de souplesse : les premières amendes, à hauteur de 150€ en cas de déclaration manquantes ou erronées, ne seront pas dressées avant le début d'année 2024.
Selon Solidaires finances publiques, le premier syndicat de la DGFiP, il manquait encore 35% des déclarations des 34 millions de propriétaires concernés en date du 20 juillet dernier.