Indemnisations, gestion de l'eau… Le gouvernement peut-il mettre fin à la grogne des agriculteurs?

Plusieurs autoroutes sont bloquées depuis plusieurs jours dans le Sud-Ouest, principalement autour de Toulouse. Vendredi soir encore, ils étaient nombreux sur l'autoroute A64 au niveau de la ville de Carbonne en Haute-Garonne à bloquer la circulation. De nouvelles actions sur cet axe routier sont d'ailleurs prévues samedi, notamment au niveau des péages de Tarbes-Ouest et Est.
Les agriculteurs, représentés par les syndicats de la FDSEA et des JA, réclament de meilleures indemnisations face aux maladies qui touchent les bovins, ainsi qu'une meilleure gestion de l'eau mais aussi une simplification des normes et des charges qui pèsent sur leurs exploitations.
Les préfets à la rencontre des syndicats
Sur toute une série de "sujets brûlants", la profession "attend des réponses très claires avant le Salon de l'agriculture" (à partir du 24 février à Paris), a mis en garde le président de la FNSEA Arnaud Rousseau lors de ses voeux. Menaçant de "ressortir sur le terrain" faute de réponses satisfaisantes.
En ce sens, les représentants de l'Etat se doivent de monter au créneau pour tenter de trouver des terrains d'entente rapides avec le monde agricole. Ils seront donc sur le pont ce week-end, pour essayer de renouer le dialogue avec les agriculteurs.
D'abord, ce sont les préfets de tous les départements qui vont aller à la rencontre des syndicats locaux dès ce samedi, à la demande du ministre de l'Intérieur et du président de la République.
Emmanuel Macron a d'ailleurs sollicité le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau… qui se rend samedi dans une exploitation du Cher, au centre de la France... bien loin du cœur des manifestations dans le Sud-Ouest.
Crainte de propagation du conflit
L'entourage du Ministre dit néanmoins vouloir écouter les agriculteurs, et définir des points précis pour répondre à leurs revendications, par exemple sur la surcharge des normes.
La situation est suivie de très près par l'exécutif, avec une crainte : que la contestation des agriculteurs se généralise dans tout le pays, comme c'est le cas en Allemagne et en Pologne.
Dans ce climat d'inquiétude, l'extrême droite est aux aguets: reçu vendredi par Gabriel Attal, le président du RN Jordan Bardella lui a demandé de "décréter l'état d'urgence agricole" et "d'instaurer le patriotisme économique pour protéger nos agriculteurs".
Jordan Bardella, par ailleurs tête de liste du RN aux élections européennes, a prévu de rencontrer samedi des agriculteurs de Gironde pour appuyer leurs revendications.
"Le RN cherche à souffler sur les braises de la colère et le désespoir des agriculteurs, mais ce n'est que de l'opportunisme électoral pour les élections européennes", critique Marc Fesneau, fustigeant les élus RN qui "ne travaillent pas au Parlement européen et ne défendent donc pas les agriculteurs au quotidien".