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“J’ai dû fermer ma société”: plus de 2.000 personnes déposent plainte contre une plateforme d'investissements en cryptomonnaie

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À Paris, ces derniers mois, plus de 2.000 personnes ont porté plainte pour escroquerie contre OmegaPro, une plateforme d’investissements en cryptomonnaie. Franck, une victime qui a perdu plus de 55.000 euros, témoigne pour RMC.

C'est une arnaque aux cryptomonnaies monumentale... Plus de 2.000 personnes ont déposé plainte ces derniers mois à Paris contre les dirigeants de la plateforme d'investissements en cryptoactifs OmegaPro, un site internet qui aurait détourné leur argent avant de disparaitre en 2023.

D’après les avocats des victimes, OmegaPro, une société de marketing et de réseau immatriculée à Saint-Vincent-et-les-Grenadines et créée en 2018, a promis à des personnes des rendements "pouvant aller jusqu'à 300% sur une durée maximale de 16 mois" en échange d'investissements en cryptomonnaie et de participation active au système via un système de "parrainages" revenant au recrutement de proches.

Mais le site internet a disparu en juillet 2023, sans que les utilisateurs puissent récupérer leur mise, même s'ils se voyaient proposer de réinvestir leur argent dans le nouveau réseau Go Global, répondant à une mécanique comparable. Les avocats évoquent un préjudice de "plusieurs centaines de millions d'euros" pour les clients français.

Une "escroquerie monumentale"

Pour Franck, une des victimes, c’est un cauchemar qui n’en finit plus. L’homme de 57 ans a investi toutes ses économies sur OmegaPro. Mais en novembre dernier, la plateforme disparait, avec tout son argent.

“Moi, j’avais initialement placé 55.000 euros et ils sont bloqués sur la plateforme. Je comptais sur cet argent parce que j’avais une société qui existait depuis 20 ans, une société qui a souffert du Covid. Et finalement, j'ai dû la fermer en décembre 2023”, raconte Franck.

Comme lui, d'autres investisseurs ont tout perdu: leurs entreprises ou encore leurs maisons. Une “escroquerie monumentale”, dénonce maitre Elias Bourran, l'avocat des 1.800 victimes qui ont déposé plainte avant-hier devant le parquet de Paris.

“3.000 autres personnes sont en train de constituer leurs dossiers. Les pertes à ce jour sont estimées à plusieurs centaines de millions d’euros. Le but le plus important, c’est d’obtenir la restitution des fonds investis par les victimes, par le biais de saisies pénales”.

Des saisies uniquement possibles grâce à la justice. Or le Parquet de Paris n'a toujours pas ouvert d'enquête à ce stade.

Julie Brault avec CA