"J'ai perdu 5.000 dollars": les Français trop peu informés face aux arnaques financières

La Banque de France lance ce lundi matin la semaine de l'éducation financière. "De manière générale, les Français ne connaissent pas assez les sujets de finances personnelles", explique Marguerite Collignan, directrice de l'éducation financière à la Banque de France, invitée de Charles Matin ce lundi.
Selon une de leurs études, les Français sont encore trop peu informés sur les questions liées à la gestion de leur porte-monnaie. Près d'un Français sur deux (45%) estime avoir une connaissance moyenne, voire faible sur ce sujet.
Ils sont d'ailleurs nombreux à chercher des informations et des conseils auprès d'influenceurs sur les réseaux sociaux. Les jeunes sont particulièrement vulnérables.
"C'est quand même 28% des 16-25 ans qui s'informent sur les réseaux sociaux, ou sur ChatGPT, Gemini et autres, sur lesquels ils vont poser leurs questions et prendre pour acquis les réponses", remarque Marguerite Collignan au micro de RMC.
Des arnaques multiples sur les réseaux sociaux
Mais les arnaques sont très nombreuses et se multiplient sur les réseaux sociaux. "Le problème ce n'est pas tant les informations sur les réseaux sociaux, il y a des bonnes choses, mais on voit les arnaques financières monter, que ce soit investissement, faux crédits, faux livret d'épargne, les escrocs sont créatifs", analyse-t-elle.
Il y a trois ans, Hicham a "perdu 5.000 dollars canadiens" en suivant les conseils d'un influenceur sur Facebook. "Il faisait des lives avec quasiment 2.000 ou 3.000 personnes qui regardaient. Il nous a montré ses chiffres et on voyait que c'était convaincant."
Le nombre d'abonnés et les gains réalisés, c'est également ce qui a poussé Alexis à suivre les conseils d'un autre influenceur. Cette fois sur X (anciennement Twitter). À seulement 19 ans, il a investi dans des cryptomonnaies et a perdu plus d'une centaine d'euros: "J'avais fait un bon coup, mais le problème, c'est qu'il n'a pas dit quand il fallait revendre. Avec du recul, j'ai compris comment il fonctionnait, en faisant des tweets 'oui dans les années à venir, vous allez tous devenir millionnaires', ça galvanise un peu."
Éduquer dès le plus jeune âge
Depuis, Alexis est plus prudent et fait ses propres recherches. Ce que conseille notamment Marguerite Collignan. La directrice de l'éducation financière à la Banque de France estime que les Français manquent d'éducation sur le sujet, "parce qu'on ne leur en parle pas assez à la maison ou à l'école". Plus tôt on commence, mieux c'est selon elle:
"Il faut parler d'argent aux enfants à partir de 7 ans. Leur parler de projets, d'épargne, on commence à projeter à cet âge-là. Par exemple, en expliquant comment ils pourront économiser pour se payer leur paire de chaussures."
Lors de la semaine de l'éducation financière, des interventions de sensibilisation sont prévues dans les établissements scolaires. "Ça se passe dans les collèges, dans les lycées, associations, missions locales, actions de sensibilisation", insiste Marguerite Collignan.
"Quand c'est trop beau pour être vrai, généralement ce n'est pas vrai"
Pour éviter de se faire avoir, il faut prendre du recul et ne pas rêver selon elle: "Quand c'est trop beau pour être vrai, généralement ce n'est pas vrai. Un investissement sans risque, ça n'existe pas. Si on vous promet un rendement miracle, c'est faux. Si on vous dit qu'il n'y a aucun risque, c'est absolument faux."
Fondatrice de la plateforme d'éducation financière SPAK, Anne-Claire Bennevault conseille également de ne pas investir sans réfléchir et sans filet de sécurité: "Premier conseil, déjà vérifier qu'on a bien une épargne de précaution avant toute chose. En général, on conseille de garder trois mois de salaire disponible. Ensuite, diversifier ses investissements." Anne-Claire Bennevault conseille également de s'informer sur des sites internet avec des ressources fiables, comme celui de la Banque de France.