"Je ne vois pas qui on trahit”: le propriétaire du BHV et Galeries Lafayette justifie l'arrivée de Shein

La marque Shein débarque en France en physique. Six boutiques en tout vont ouvrir à partir de novembre. La première au sein du grand magasin BHV à Paris, puis dans les Galeries Lafayette à Dijon, Reims, Grenoble, Angers et Limoges.
Une implantation qui fait débat. En effet, la marque de fast-fashion est très critiquée pour son impact environnemental ou les conditions de travail de ses ouvriers. Et pour les commerces, c’est la douche froide. Certains n’hésitent pas à parler de "trahison". Le groupe Galeries Lafayette a exprimé son "profond désaccord" avec la décision de SGM, la Société des Grands Magasins, qui a signé un accord avec Shein.
“Le commerce français souffre, le commerce mondial souffre et donc il faut le réinventer. L'enjeu d’un grand magasin, que ce soit le BHV, les Galeries Lafayette, c’est de faire venir des clients, d’aller rajeunir sa clientèle et proposer beaucoup de nouveautés, à tous les prix", indique ce jeudi matin sur RMC Karl-Stéphane Cottendin, directeur général du Groupe SGM et directeur général du BHV.
"Pour le coup Shein, c’est la marque préférée des Français en termes d’habillement, c’est le plus gros vendeur en France, mais pas que. Ne pas avoir Shein au sein d’un grand magasin qui se veut dénicheur de mode, représentant des marques les plus plébiscitées et qui doit servir le plus grand nombre, ça nous semblait être une aberration”, ajoute-t-il.
Une offre "traçable et conforme" promet Karl-Stéphane Cottendin
Dans un communiqué mercredi soir, la Fédération française du prêt-à-porter féminin a accusé la SGM de "cracher à la tête de leurs collaborateurs, de leurs clients et de toute la mode française". “On a une société qui vend près d’un million de produits par jour qui va se servir du BHV et des Galeries Lafayette pour vendre quoi? Juste quelques dizaines de milliers de produits et uniquement pour faire de l’image. Derrière, c’est une défaite parce que le chiffre d’affaires en ligne va encore plus augmenter et donc il va encore plus détruire les marques françaises", enrage Yann Rivollan, le président de la FFPAPF.
Un avis que ne partage pas le directeur général du BHV.
"C’est bien la démonstration de la force et de l’avenir du commerce physique. On a beau être le meilleur en ligne, on a besoin de points de vente, on a besoin de démontrer, de faire vivre sa marque. Je pense que c’est un partenariat mutuel qui est fort. Je ne vois pas qui on trahit", répond-il sur RMC.
Reste que Shein est très critiqué pour de multiples raisons et notamment la qualité des produits vendus, ou encore les conditions de travail des employés en Chine.
Des accusations auxquelles Karl-Stéphane Cottendin n’a pas souhaité réagir. “Je ne me ferais pas le lobbyiste de Shein. L'intégralité de l’offre Shein qui sera dans nos grands magasins, ce sera une offre traçable, et conforme”, souligne-t-il.
"On s'est assuré via une procédure de "due dilligence" (une sorte d'audit) que tout respectait les normes au même titre que l'ensemble des grands acteurs français de la mode qui fabriquent en Chine", répond-t-il.