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Économie

L214 propose que l'on réduise de moitié le nombre d'animaux tués pour l'alimentation et fait débat

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L214 propose de réduire de moitié le nombre d'animaux tués pour l'alimentation française, et donc la consommation française de viande, d'ici 2030. Un pari pour réduire les gaz à effets de serre et les risques sur la santé, selon l'ONG.

Réduire de moitié le nombre d'animaux tués pour l'alimentation française, et donc la consommation française de viande, d'ici 2030. C'est la proposition de L214 faite dans un rapport publié mardi.

Un objectif "intermédiaire, consensuel et atteignable", selon l'ONG. Elle prend pour exemple des enquêtes d'opinion dans lesquelles de nombreux Français déclarent manger moins de viande et/ou vouloir réduire leur consommation.

83,5 kg par an par habitant

Pour l'instant, celle-ci n'a pas vraiment baissé ces dernières années à l'échelle nationale. "Chaque année, plus d'1,2 milliard d'animaux terrestres et plus de 7 milliards d'animaux aquatiques sont tués pour l'alimentation des Français", alerte l'ONG qui milite pour le bien-être animal et l'abandon de la viande dans les régimes alimentaires.

Avec 83,5 kg ("équivalent carcasse") par an et par habitant, la France consomme deux fois plus de viande que la moyenne mondiale. Diviser par deux cette consommation permettrait "d'épargner plus de 600 millions d'animaux terrestres et plus de 3 milliards d'animaux aquatiques chaque année", selon le rapport. De cette façon, cela permettrait aussi de limiter les pratiques les plus délétères, notamment l'élevage intensif et l'aquaculture.

Diminuer les risques pour la santé

Et L214 invoque des raisons écologiques et sanitaires à cet objectif. En réduisant de moitié leur consommation de viande, les Français pourraient diminuer à la fois les émissions de gaz à effet de serre, la souffrance animale et les risques pour la santé sans menacer la souveraineté alimentaire, souligne l'ONG. Elle ajoute qu'un Français consomme deux fois plus de viande que la moyenne mondiale.

Pour le poulet par exemple, viande la plus consommée en France, un animal sur deux est importé. En passant d'un milliard à 500 millions de poulets abattus, le pays pourrait se passer d'importer des produits ne respectant pas les mêmes normes, fait valoir L214. De son côté, la filière avicole propose plutôt de construire 400 nouveaux poulaillers d'ici 2030 pour réduire la dépendance aux importations.

Pour les porcs, mode d'élevage le plus "intensif" selon L214 et viande pour laquelle la France est à peu près autosuffisante en exportant ses abats et en important du jambon, passer de 22 à 11 millions d'animaux abattus réduirait la pollution des eaux, libérerait des surfaces agricoles pour des protéines végétales et réduirait le nombre de poissons pêchés pour l'alimentation animale.

Plusieurs pistes évoquées

Alors comment parvenir à cet objectif? L'association lance plusieurs pistes, dont l'arrêt de la publicité pour les produits issus de l’élevage intensif, le fait de servir au moins 50% de menus végétariens dans les cantines des écoles ou des entreprises. Ou encore de réduire la taille des rayons de supermarchés dédiés aux viandes et aux protéines animales. A l'inverse, L214 demande à ce que les protéines végétales soient, elles, davantage mises en avant dans les rayons des grandes surfaces.

L'association affirme répondre ainsi aux enjeux de "sécurité alimentaire, protection de l'environnement, santé publique, biodiversité et solidarité internationale".

SG avec Lucas Nitzsche et AFP