"La France n'a pas besoin d'argent": l’avis tranché d’Arthur Chevallier

Faire des économies, ça ne veut pas forcément dire “faire moins”, mais “faire mieux”: la France n’a pas besoin d’argent. D’ailleurs, ça tombe bien, car elle n’en a plus. Le pays doit apprendre à faire de la politique différemment, avec moins de moyens, mais avec plus d’ambition. Et surtout, plus de résultats.
Alors oui, si on coupe des budgets aux collectivités, ça aura des conséquences sur la qualité de l’administration. Mais l’administration française, ce n'est pas non plus le Pérou. D’ailleurs, la Cour des comptes le constate. Les dépenses de personnels des collectivités sont en augmentation constante.
Est-ce que ça fonctionne mieux pour autant? On peut en douter. Ça prouve que les dépenses ne sont pas la solution à tout. Les collectivités sont à l’image du secteur public. Hormis l’Éducation et la Santé, où il y a un problème de moyens, tout le monde réclame plus d’argent sans qu’on voit les résultats. Soyons honnêtes: qui, en France, a l’impression que l’administration s’améliore? Personne. Il est peut-être temps de prendre exemple sur le PSG: arrêter de dépenser et se mettre à réformer.
Une tradition de la France d’avoir un secteur public puissant
Mais la puissance de l’État et la prospérité économique, ce sont deux sujets différents. Figurez-vous que de Saint Louis à Louis XIV, donc en cinq siècles, le niveau de vie n’a quasiment pas bougé. Et pourtant, l’État, lui, a considérablement augmenté sa puissance.
Le territoire s’est agrandi, la fiscalité s’est perfectionnée, et le pouvoir des rois a décuplé. Bref, la France était de plus en plus forte sans avoir des résultats économiques spectaculaires. Ça prouve qu’il n’y a pas de lien entre argent et puissance. D’ailleurs, notre État, la Cour des comptes justement, le Conseil d'Etat, les lycées, les préfectures, le Code civil, ça a été crée au début du règne de Napoléon, sous le Consulat. À une époque où nous n’étions pas spécialement riches.
On sortait même d’un défaut de paiement, le dernier de notre histoire, en 1798. Néanmoins, on a créé toute la France moderne, sur laquelle on vit d’ailleurs encore. Comme quoi, les idées et la volonté, ça paye.
“Vivre, c’est changer”
Alors, pour réformer un État, il suffit de le vouloir: il faut vouloir gouverner. Et gouverner, ça ne veut pas dire baisser ou augmenter la CSG. Ça veut dire détruire pour reconstruire. Avoir une idée et tout donner pour la mettre en œuvre. Si la France avait été construite par des milliardaires, ça se saurait.
Au contraire, elle a été bâtie par des hommes qui ont compensé le manque de moyens par la volonté et les idées. Depuis les débuts de la France, l’État n’a jamais été riche. Il a même passé son temps à courir après l’argent. Faire de la politique, ce n'est pas chouiner en permanence parce que c’était mieux avant. C’est s’adapter. Un État doit vivre, et comme l’écrivait Théophile Gautier, “vivre, c’est changer”.