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Économie

La France tente de s'opposer au Mercosur: "Si ça passe, on est mort", prévient un ancien ministre

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Devant la Commission européenne, le Premier ministre Michel Barnier tente de s'opposer au traité du Mercosur. Mais la France est isolée et cherche des alliés, alors que l'adoption du traité fait craindre aux autorités la colère agricole.

Le Premier ministre Michel Barnier était ce mercredi à Bruxelles pour montrer l'opposition de la France au Mercosur. "La France n'acceptera pas l'accord dans les conditions actuelles" a lancé le chef du gouvernement à propos du traité de libre-échange entre l'Union européenne et l'Amérique du Sud qui attise la colère et la mobilisation agricole.

Pourtant, sa ratification semble imminente. La France veut peser de tout son poids pour s'y opposer, mais elle est très isolée. Les espoirs de voir cet accord abandonné ou même repoussé sont très minces. "Il y a de très grandes chances que le Mercosur soit ratifié", prévient un ancien ministre proche du monde agricole. "Et si ça passe, on est tous morts" selon lui, façon de dire que la colère agricole sera encore plus forte.

Les indiscrets : Ratification du traité de libre-échange sur le Mercosur, la France isolée ? - 14/11
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Voilà pourquoi Michel Barnier est venu mettre la pression à Bruxelles. "Il ne peut pas porter seul ce combat", concède un ministre. Pour bloquer la décision, "il travaille à la constitution d'une minorité de blocage". Des pays comme la Pologne, l'Irlande, les Pays-Bas et l'Italie peut-être, qui tous redoutent aussi l'impact du Mercosur sur leurs filières d'élevage, pourraient se rallier à la France.

La France unie face à l'Espagne et l'Allemagne

Mais dans ce bras de fer, il faut affronter l'Espagne et l'Allemagne, très favorables au Mercosur, même si l'explosion de la coalition allemande peut jouer en faveur de la France.

Ce qui est sûr, c'est que l'opposition de la France au Mercosur fait consensus dans la classe politique. "Le président et le Premier ministre sont alignés", martèle-t-on à l'Elysée. Quelque 600 parlementaires de tous bords ont aussi signé un courrier envoyé à la Commission européenne, dans lequel ils dénoncent la concurrence déloyale qui pèse sur nos agriculteurs et demandent l'instauration de clauses miroirs en matière sanitaire et environnementale.

Une ministre insiste: "Il faut monter le son". Car si Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne, pousse à la ratification du texte en l'état, un député en est persuadé: "Elle fout le feu".

Hélène Terzian