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"Le loueur veut rajouter 400 euros pour la nuit": le prix des locations explose pour les JO de Paris

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Les prix des locations saisonnières et des chambres d'hôtel explosent à un an des Jeux olympiques de Paris 2024. Un casse-tête pour les spectateurs qui ont déjà dû débourser de grosses sommes pour assister aux épreuves. Et selon la maire de Paris Anne Hidalgo, les collectivités locales ne profitent même pas de cette hausse des prix.

A un an des JO de Paris 2024, les prix des locations saisonnières et des nuits d'hôtels s'envolent déjà pour la période. Face à la promesse de bénéfices doublés, voire plus, beaucoup de propriétaires franciliens se laissent tenter par la location saisonnière.

Et pour les supporters qui ont déjà dû casser leur tirelire pour assister aux épreuves, se loger est désormais un casse-tête. Une nuit dans un appartement de Montreuil le premier week-end des JO se vend 1.000 euros. Il faut également débourser 600 euros pour une chambre à Bastille, des locations Airbnb hors de prix pour les spectateurs.

C'est le cas de Pauline, qui a déjà économisé pendant deux ans pour s'offrir un billet pour assister à une épreuve de natation. Elle avait trouvé une petite chambre chez un particulier mais son hôte a finalement annulé sa réservation: "Le loueur m'a contactée pour m'indiquer qu'il y avait une erreur sur les prix et savoir si j'étais d'accord pour rajouter 400 euros pour la nuit, soit 515 euros avec les frais d'Airbnb", raconte-t-elle à RMC, dépitée.

Une situation loin d’être isolée, assure Fabrice de Simone, qui gère une quarantaine d’appartements sur les plateformes en ligne à Paris: "Un petit pied à terre de 15-16 m2, son prix normal, c'est 105 euros. Son prix JO, c'est 300 euros". Une envolée des prix que l'agent immobilier assume: "C'est le business malheureusement, c'est comme ça. Une chambre d'hôtel de 9m2 à Paris, ça reviendra à 450 euros".

Les collectivités locales lésées

Et la mairie de Paris veut sa part du gâteau, alors que l'organisation des Jeux olympiques ne rapporte rien à la municipalité assure Anne Hidalgo ce mardi sur RMC et BFMTV. "La taxe de séjour ne représente rien. Vous prenez une nuit à 28.000 euros dans un hôtel 5 étoiles, cela rapporte 4 euros à la ville, c'est ridicule", déplore la maire de Paris. "A Berlin, c'est 5% du prix de la nuit, à Amsterdam 7% et à New York jusqu'à 15%", cite Anne Hidalgo à titre de comparaison.

"Les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration vont très bien s'en sortir mais il faut qu'il y ait un retour légitime sur les collectivités, la ville et la région qui ont investi massivement. Cela ne doit pas être porté seulement par les Parisiens", appelle la socialiste.

Pour ceux qui réserveront à la dernière minute, les prix risquent d'être multipliés bien au-delà, sachant qu’à l’heure actuelle aucune législation ne régule les tarifs.

Ils seraient 20% selon une étude du cabinet Deloitte pour la plateforme à envisager d'ouvrir leurs portes pour la première fois pendant les JO. Selon cette étude, l'augmentation des prix des logements l'été prochain sera 85% supérieur à celle de cette année.

Un précédent à Rio
Pour les JO de Rio 2016, le même phénomène s'était produit. Les réservations avaient bondi de 1.200 % par rapport à 2015, à la même période. Et le nombre de biens sur la plateforme avait été multiplié par sept.

Anna Jaujard avec Guillaume Dussourt