Le ministère de l'Economie envisage la fin du paiement par chèque

Faut-il se préparer à la fin des chèques ? C’est en tout cas ce que fait le ministère de l'Economie alors que les Français les délaissent de plus en plus. Les chèques représentent désormais moins de 3% du nombre total de transactions en France, contre plus de 37% en 2000, remplacés par les cartes bancaires smartphones et applications.
En dix ans, le nombre de chèques encaissés par les recettes publiques a chuté de 72%, et encore de 20% au cours des douze derniers mois. Ça ne représente plus que 1% des montants encaissés par l’Etat.
D'abord car les commerçants sont nombreux à ne plus l'accepter: "Il y a énormément de faux chèques. Pour des petits montants ça peut se tolérer mais pour des gros montants, si derrière il est refusé, c'est compliqué", assure à RMC Mélina, une fromagère.
Résultat: le Trésor public réfléchit à fermer en 2027 le dernier centre de traitement des chèques par l’administration fiscale.
La fin du chèque, une aubaine pour les banques
Quid alors des banques? Vont-elles continuer à nous proposer des carnets de chèque. Car pour elles, le chèque n’a que des inconvénients: il coûte cher à envoyer au client, il coute cher à traiter, c’est par lui que passe la majorité des fraudes et son empreinte écologique n’est pas bonne, puisque c’est du papier qu’il faut transporter.
Au point que les banques vont sans doute trop vite pour digitaliser leur métier, avec un durcissement brutal des conditions d'utilisation des moyens de paiement classiques se durcissent: guichets physiques supprimés à tour de bras, plafonds de paiement en liquide abaissés à 1000 € pour les résidents français, pénalités accrues en cas de chèque sans provision. Ajoutez à ça la lourdeur des procédures de paiements par le digital (double code, justificatifs d’identité), ou les virements, Ça fait beaucoup pour les usagers.
Les avantages du chèque
Au point d’engendrer une réaction en faveur des moyens de paiement traditionnels dont le chèque! Le chèque, par exemple, redevient prisé pour régler des frais de scolarité, des charges ou des achats de seconde main, là où le virement ou la carte ne sont pas acceptés ou imposent des démarches longues. Il permet de retarder le débit d’une dépense, il permet de maitriser son budget aussi bien que le liquide. Les commerces et professions qui misent sur le retour au traditionnel
"Ceux qui continuent d'utiliser des chèques, ce sont ceux qui ont le moins de moyens et les personnes âgées qui ont fait ça toute leur vie", explique à RMC explique l'économiste Pascale Hebel. "Elles ont fait toute leur vie, mais d'ici une dizaine d'années, elles pourraient être obligé de se mettre aux moyens digitaux". Bercy précise, tout de même, ne pas avoir arrêté de date pour la fin du chèque.