Le train, moyen de transport le plus écologique, est-il trop cher?
Beaucoup de départs en vacances à prévoir ce mercredi soir et ce jeudi pour l'Ascension. Le premier grand pont de l'année. Des millions d'écoliers et parents auront quatre jours pour faire une pause et se ressourcer. De nombreux voyageurs sont attendus dans les gares et sur les routes.
Alors que la SNCF met en avant une baisse sensible du prix moyen de ses billets depuis juin dernier, l'Insee affirme que voyager en train coûte de plus en plus cher. Sur les trois derniers mois, les tarifs affichés ont, selon ses calculs, augmenté de 15,3%.
Le train reste imbattable sur les trajets longs, même si on voyage en famille, à condition d'anticiper. Par exemple, on peut trouver un Paris-Marseille un samedi, à 28 euros, en prenant son billet un mois à l'avance, alors que c'est cinq fois plus cher en voiture.
Un tarif que l’on obtient avec le train Ouigo dit “low cost”, qui propose d’ailleurs des billets plafonnés à 8 euros pour les petits. La voiture, en revanche, est souvent moins chère pour les trajets de 2 ou 3 heures.
Valise à roulette dans la main, Chloé, 22 ans, attend sa correspondance. Pour elle, pas de débat: aujourd’hui le train, c’est tout simplement "trop cher".
"Je fais Toulouse-Nancy pour aller voir ma grand-mère. C’était 196 euros aller-retour, d’est dommage parce que c’est l’alternative la plus écologique pour voyager et des fois prendre un billet d’avion revient moins cher que prendre le train”, regrette-t-elle.
Un peu plus loin, Fabien a lui aussi un long trajet. “Je fais Grenoble-Quimper, et ça m’a coûté 175 euros. C’est un peu cher même si c’est un aller-retour, mais je m’y suis pris un peu au dernier moment”, explique-t-il.
Un réseau trop centralisé?
Et réserver ses billets suffisamment tôt, c’est la clef pour Benjamin. “Quand je m’organise vraiment à l’avance, j’arrive à trouver des billets entre 16 et 25 euros pour des billets entre Paris et Strasbourg. Donc c’est très acceptable. Par rapport à il y a 20 ans, le train est devenu moins cher avec les formules comme Ouigo, Inouï, etc…”, appuie-t-il.
Le prix des billets varie en fonction de plusieurs facteurs. La date d’achat donc, la fréquentation du train, mais aussi l’offre de la SNCF. Seule solution pour réduire les tarifs selon Jean Lenoir, vice-président de la fédération nationale des associations d’usagers des transports, faire rouler plus de trains. “C’est ce qui a été appelé à l’époque une politique de volume. Il faut augmenter le nombre de trains en circulation, utiliser au maximum le matériel tel qu’il existe. Et donc pouvoir offrir le maximum de places. Et par conséquent, si vous arrivez à vendre un grand volume de place, vous pouvez essayer d’avoir des prix plus compétitifs”, assure-t-il.
Pour Vincent, auditeur RMC qui vit à Marseille, les lignes SNCF sont surtout pensées pour des départs depuis Paris.
“Quand on part de Paris, c’est assez simple d’avoir des prix plutôt corrects quand on s’y prend pas à la dernière minute. Mais après quand on fait la France dans le sens horizontal, ça devient une galère. Par exemple, si je veux partir de Marseille pour rentrer dans les Landes, ma région d’origine, c’est impossible. C’est une épopée, on met 9h, ça coûte 200 euros avec une correspondance à Bordeaux, c’est intenable”, assure-t-il.
La SNCF attend plus de 1,5 million de passagers en gare d'ici dimanche. Au total, 25% de réservations supplémentaires ont été enregistrées par rapport à 2021 et plus d'un train sur trois affiche complet.