Les prix des carburants de nouveau en forte hausse frôle les 2 euros dans les stations-essence

Les prix à la pompe sont de nouveau en hausse. Le SP95-E10 n'a jamais été aussi cher depuis le début de l'année, 1,8964 euro par litre en moyenne contre 1,7715 euro par litre début janvier selon les chiffres du ministère de la Transition écologique. Le gazole lui aussi a augmenté avoisinant les 1,80 euro le litre.
En une semaine, le SP95-E10 a pris 3,2 centimes du litre et 2,5 centimes le gazole.
"Depuis le début de l’année, le carburant s’est réapprécié. Surtout le Sans-plomb puisque pendant l’hiver, on avait un gazole qui était presque plus cher que le Sans-plomb. C’était dû à des difficultés d’approvisionnement. Là, en ce moment, on a repris le rythme normal des prix, c’est-à-dire un gazole à peu près 10 centimes moins cher", explique ce mardi matin sur RMC, Francis Pousse, président national de la branche distributeurs carburants et énergies nouvelles du syndicat Mobilians.
Il précise: "La cause principale de ce qu’il se passe depuis des semaines, c’est encore et toujours le prix du baril qui flirte encore avec les 90 dollars. On a gagné 10 dollars en quelques semaines, c’est beaucoup. C’est la conjoncture (géopolitique) qui va fixer son prix dans les mois à venir. Mais espérons que ça n’aille pas plus haut parce qu’on s’approche des 2 euros le litre et c’est invivable pour beaucoup de nos concitoyens".
"On utilise un peu moins la voiture..."
Une augmentation que les automobilistes constatent en effet chaque jour à la pompe.
La semaine dernière, Dominique est venu faire son plein de gazole dans cette même station. “C’était un petit peu moins cher, ça devait être quelques centimes de moins", se souvient-il. Mais aujourd'hui le gazole avoisine les 2 euros du litre. "Ça fait un plein à 103 euros", pour un réservoir de 60 litres.
En arrivant à la station, Cécile lève la tête et regarde les prix. “Tout est affiché rouge là donc… C’est un budget", ironise-t-elle. Un budget important pour cette mère célibataire obligée de réguler les dépenses. “On utilise un peu moins la voiture, j’essaye de faire attention à ma conduite. On revient sur les assurances, on économise un peu partout”, confie-t-elle.
La conséquence des conflits internationaux
Depuis le début de l’année, le baril de pétrole a augmenté d’environ 15 dollars selon Philippe Chalmin, professeur à l'université Paris Dauphine. Une hausse en partie liée aux tensions au Proche-Orient.
“La situation dans la Mer Rouge oblige les bateaux à faire des détours assez importants. Ça veut dire que le pétrole est moins disponible”, pointe-t-il.
À ça, s’ajoute le choix de la Russie de limiter les exportations. Résultat, à la pompe les prix gonflent, et ils ne devraient pas baisser dans les prochaines semaines selon ce spécialiste.