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Les prix des carburants resteront élevés cet été

A cause de la guerre en Ukraine et de la demande accrue aux États-Unis, les prix des carburants vont rester élevés cet été. Mais jusqu'à quand?

Malgré des aides à la pompe, les prix des carburants vont rester élevés cet été. En cause, la guerre en Ukraine bien sûr, mais aussi une demande accrue aux Etats-Unis ce qui explique ce prix élevé du baril de brut qui a encore pris cinq dollars ces derniers jours. Ce qui provoque par ricochet une augmentation du prix de l’essence à la pompe.

Avec le retour à un niveau proche des deux euros le litre, on pensait pourtant que la situation pourrait se radoucir. Mais avec la guerre en Ukraine, la crainte d'un embargo a plutôt tendance à favoriser des prix élevés à la pompe.

L'autre raison, c'est le début de la 'driving season', période de vacances et de longs weekends aux Etats-Unis. La semaine dernière, le litre a gagné neuf centimes pour le litre de sans plomb 95 selon les derniers chiffres du ministère de la Transition écologique soit : 1,9386 euro le litre.

Le gazole en baisse

Si on veut trouver une accalmie, c’est du côté du gazole, le carburant le plus consommé en France, qui a perdu 2,6 centimes la semaine dernière, à 1,852 euro le litre. De ce côté les craintes d’embargo et de ruptures d’approvisionnement se sont un peu dégonflées. Si on retire la remise gouvernementale (15 centimes HT, 18 centimes TTC), l'écart entre essence et gazole retrouve même un rapport "normal", qui s'explique habituellement par l'écart de taxation entre les deux carburants.

C'est donc la fin, au moins provisoirement, d'une situation atypique où le gazole se retrouve à un prix plus cher que l'essence, ce qui était le cas depuis le début de la guerre en Ukraine, jusqu'à la mi-mai.

Tant que la guerre en Ukraine durera on conservera un prix du brut élevé. La crainte d'un embargo sur le pétrole, mais aussi le gazole russe, a propulsé les prix du brut à des niveaux inédits, alors même que l'Europe cherche toujours un consensus à ce sujet. Depuis mars, les Etats-Unis, le Canada, le Japon et l'Australie appliquent cet embargo sur le pétrole russe, tandis qu’en Europe la décision doit être prise à l'unanimité mais ce n'est pas encore acté. Donc, même s’il est très difficile de prévoir l'évolution des prix du pétrole, on penche plutôt sur des prix élevés tant que la situation internationale restera instable.

Ce que fait le gouvernement pour amortir la hausse

Afin de limiter cette hausse des prix, chaque gouvernement essaie de sécuriser ses approvisionnements en carburants. Au ministère de la Transition énergétique, une équipe est ainsi chargée matin, midi et soir de trouver des fournisseurs alternatifs de carburant et de diesel précisément pour amortir le choc d'une sanction contre la Russie.

Le gouvernement va également maintenir des aides à la pompe auprès des consommateurs. Cette remise permet pour l’instant de maintenir les prix sous le seuil des deux euros le litre ou approchant. La question c’est : pour combien de temps ? Cette aide doit prendre fin le 31 juillet et le gouvernement réfléchit à une mesure "plus ciblée", via un dispositif destiné avant tout aux gros rouleurs.

Il faudra également suivre les décisions de la grande distribution ou des pétroliers qui devraient continuer à pratiquer des remises spécifiques. Après l'arrêt de sa ristourne de dix centimes par litre, TotalEnergies a déjà annoncé qu'il mettra en place une nouvelle remise sur ses stations d'autoroutes cet été.

Frédéric Simottel (avec MM)