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Économie

DPE: le gouvernement prêt à revoir sa copie sur le mode de calcul

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Le gouvernement se dit prêt à revoir sa copie concernant le diagnostic de performance énergétique (DPE), qui détermine le bilan énergétique d'un logement et qui est considéré comme déloyal pour les petites surfaces. Avec l'interdiction à la location des logements classés G, il accentue aussi la crise immobilière selon certains professionnels.

Des méthodes de calcul jugées opaques, des critères favorisant le gaz à l'électricité... Le gouvernement se dit prêt à modifier en partie le diagnostic de performance énergétique, le fameux DPE, après la publication d'une étude de l'institut Sapiens dénonçant le manque de fiabilité de cet indicateur.

Ce document obligatoire pour toute transaction ou location immobilière note la performance énergétique du logement de A à G. C'est ce document qui permet aujourd'hui d'interdire la location d'un logement classé en G, la pire note.

Mais ce classement a plusieurs défauts qui pénalisent aujourd'hui les petites surfaces. Car dans sa version actuelle, le fameux DPE mesure la consommation annuelle en kWh par mètre carré d'un logement. Donc plus la surface est petite, plus la consommation calculée sera importante.

Appel à "pondérer" la notation

C'est l'un des aspects les plus décriés par le président de la Fédération nationale de l'immobilier, Loïc Cantin: "On se rend compte dans les petites surfaces que l'on va compter de la même façon la prise en compte d'un ballon d'eau chaude pour chauffer un studio ou un appartement plus grand, alors que la consommation énergétique est la même, ce qui devrait conduire à une pondération de cette énergie", explique-t-il à RMC.

Message reçu par le gouvernement, qui va combler cette lacune en janvier prochain, alors que l'immobilisation de certains logements classés G accentue la crise, les faisant sortir du parc immobilier.

Mais le syndicat professionnel dénonce des injustices déjà lourdes de conséquences. Car faute de rénovation, les logements classés G sont déjà interdits à la location depuis le 1er janvier 2023. Et les logements classés F doivent subir le même sort au 1er janvier 2025, avant ceux classés en E en 2028 et ceux classés en D en 2034.

"C'est un peu une folie collective de donner de tels objectifs qui ne sont pas réalisables. Le calendrier est intenable, tout simplement", alerte Loïc Cantin. Selon les critères actuels du DPE, 17% du parc immobilier Français devrait être rénové.

Thomas Schnell avec Guillaume Dussourt