Loi sur la fast fashion: "Les consommateurs seront les premiers impactés", prévient Shein France

Un texte de loi visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie textile et de l'ultra fast fashion est débattue, ce jeudi, à l'Assemblée nationale. Dans le viseur des élus, l'entreprise chinoise Shein notamment, une entreprise qui fabrique ses produits en Chine, au Brésil et en Turquie avant de les revendre pour quelques euros aux consommateurs français
Invitée d'Apolline Matin, ce jeudi sur RMC et RMC Story, Marion Bouchut, porte-parole du groupe Shein France, déplore l'impact de cette proposition sur les consommateurs aux revenus les plus modestes:
"Les premiers qui seront impactés, ce sont évidemment les consommateurs. Et quand je dis les consommateurs, ce sont ceux qui ne pourront pas se tourner vers une alternative plus onéreuse."
Pas d'effet sur l'impact environnemental?
Elle assure également que les propositions "ne permettraient pas de réduire l'impact environnemental".
Concrètement, cette proposition de loi, portée par Anne-Cécile Violland, députée Horizons de Haute-Savoie, prévoit une pénalité de 50% du prix sur chaque article vendu. Pour un tee-shirt vendu 6 euros, la marque devra verser une taxe de 4 euros, dans une limite de 10 euros, maximum. L'objectif est de rééquilibrer le marché en faveur des enseignes qui respectent les normes européennes.
Il est également prévu d'interdire la publicité via les influenceurs sur les réseaux sociaux. Les marques réalisent de nombreux partenariats pour des vidéos dans lesquelles les créateurs de contenus déballent des colis et essayent des tenues pour promouvoir les produits.
"7.200 nouveaux modèles par jour"
La députée vise particulièrement l'entreprise Shein, qui propose "7.200 nouveaux modèles de vêtements par jour" en moyenne selon elle. Selon une étude publiée par le Teenage Lab de Pixpay, les vêtements vendus par Shein représenteraient à eux seuls 12% du total des émissions de CO2 émis par les adolescents français en 2021.
La porte-parole de Shein, Marion Bouchut, dénonce, de son côté, le "flou" autour de la définition: "On ne sait pas qui est pris en considération, quel est l'index de référence." Elle préconise "plutôt de regarder le nombre d'invendus puisque c'est ça qui est vraiment à l'origine de l'impact environnemental des enseignes", mettant en avant un chiffre "de 2 à 7% d'invendus, bien moins que les autres enseignes" chez Shein.