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Ménage, jardinage... La potentielle baisse des crédits d'impôt "flinguerait un secteur qui marche"

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Le gouvernement souhaite s'attaquer aux niches fiscales, et notamment celle des services à la personne. Une très mauvaise idée pour Brice Alzon, président de la fédération des entreprises de services à la personne.

Les services à domicile sont dans le collimateur du gouvernement. Afin de réaliser des économies pour le budget 2026, la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, envisage de se pencher sur les niches fiscales, en particulier celle des services à la personne et notamment de l'emploi à domicile.

Cours d'informatique, soutien scolaire, jardinage ou encore ménage... C'est en tout plus de 3 millions de Français qui emploient un salarié à domicile, et ont droit à 50% de crédit d'impôt.

Mais le coût pour l'État est conséquent : plus de 6.4 milliards d'euros en 2024. Alors le gouvernement réfléchit à la réorienter la niche fiscale en priorisant seulement les jeunes parents et les personnes dépendantes.

Une idée qui ne convainc pas Brice Alzon, président de la fédération des entreprises de services à la personne, et invité d'Apolline Matin sur RMC.

3 questions pour comprendre : Emploi à domicile, un coût de plus de 6 milliards d'euros en 2024 - 11/06
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Une "fierté française"

Les coupes de la ministre des comptes ont tout d'une très mauvaise idée pour le professionnel du secteur. Selon lui, il ne faut surtout pas revenir sur les avancées acquises dans le secteur en 2017, avec l'ouverture du crédit d'impôt aux personnes non imposées, et 2022, avec l'avance immédiate.

"Ça n'a été que des bonnes nouvelles", explique-t-il en direct, "car face au service à la personne, le principal concurrent est le travail non déclaré".

En effet, le travail dissimulé sur ces métiers représentait plus de 70% sur ces actes auparavant, tandis qu'il pèse moins de 40% sur le territoire national désormais, estime-t-il.

Le secteur offre donc désormais une quantité d'emplois, selon Brice Alzon : "On a des chiffres très clairs qui montrent que grâce au système de 2022, on est encore capable de faire baisser le travail non déclaré et d'aller jusqu'à 500.000 emplois supplémentaires", ajoute-t-il.

Alors qu'Amélie de Montchalin pointe des crédits d'impôt qui ne profitent "qu'aux riches", le président de la fédération s'y oppose : "On est vraiment sur des clichés qui sortent des réalités sur le service à la personne (...) aujourd'hui 39% des personnes qui utilisent ce service sont non imposables", rappelle-t-il.

Selon lui, si les crédits d'impôts sont rabotés, le travail non déclaré augmentera de 10 %, et entraînera une augmentation des pertes d'emplois de 140 000 emplois.

"Il faut vraiment faire attention à ce qu'on fait (...) les services à la personne sont une fierté française, toucher au service à la personne flinguerait ce qui marche en France actuellement sur l'emploi", prévient Brice Alzon.

LAM