"On est un peu blasés": les consommateurs déçus par le rétropédalage sur les super-promos

Depuis un an, les promotions de plus de 34% sur un produit d’hygiène, d’entretien ou de beauté, c’est terminé. C'est la loi Descrozaille (Egalim 3), entrée en vigueur en mars 2024, qui encadre et limite ces super promos dans les supermarchés.
Une proposition de loi visant à revenir dessus doit être examinée par l'Assemblée nationale en séance publique lundi 17 mars, ouvrant la voie à de nouveaux amendements. Mais cette semaine, lors de son passage par la commission des Affaires économiques, le rapporteur de cette proposition de loi, Stéphane Travert, a finalement rétropédalé.
L'ex-ministre de l'Agriculture a expliqué que "les auditions menées et les discussions parlementaires" ont montré qu'il était nécessaire que "l'expérimentation aille jusqu'à son expiration" en avril 2026 pour ne pas "déstabiliser" le marché. Il a lui-même déposé un amendement en ce sens.
"Il faut revenir à la raison et revenir sur ces promotions"
La grande distribution, elle, appelle, en tout cas, au retour de ces super promos en rayons.
"Les familles nombreuses et les familles modestes sont celles qui sont le plus impactées par cette mesure. On a 15% de dépenses en moins pour ces familles sur ces rayons. Donc il faut revenir à la raison et revenir sur ces promotions. C’est une priorité. Il y a une déconsommation des produits d’hygiène", a indiqué ce vendredi sur RMC, Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du Commerce et de la Distribution.
Lorsqu’elle va faire les courses, Sonia voit bien que les rabais dans les rayons d’hygiène et de beauté ont diminué. Elle ne comprend pas vraiment l'intérêt de cette restriction sur les promotions.
“On est un peu blasé. C’est dommage parce que ce sont des produits de première nécessité. Ils feraient mieux d’encadrer la fast fashion à ce moment-là”, indique-t-elle.
Les grandes surfaces inquiètes de perdre des clients
Si elle n’a pas changé ses habitudes pour autant, d’autres ont préféré se tourner vers le hardiscount, comme Jioia. “Aujourd'hui dans les grandes surfaces c’est beaucoup trop cher et au final , on a les mêmes produits et les mêmes marques dans ce genre de magasin. Tout ce qui est mascara, eye-liner, dans les grandes surfaces c’est 10-12 euros alors que là on paye 3-4 euros”, assure-t-elle.
Et là est bien l’inquiétude de la grande distribution, de perdre des clients. Pour faire face au hard-discount, les gros rabais permettait d'avoir des produits d’appel selon Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA experts de la grande distribution.
“Avec de très fortes productions, les distributeurs gagnent tout simplement un outil de trafic. Et s’il n’y a plus ces promotions à 60, 70 ou 80% ils perdent un pouvoir d’attraction pour faire venir les consommateurs”, explique-t-il.
En attendant, dans les rayons des supermarchés, il est parfois possible de voir des moins 50 voir des moins 68%, mais attention, ça ne concerne jamais le premier produit acheté.