"On n'a que ça": l'angoisse des agriculteurs face à de potentielles nouvelles restrictions d'eau
Avec une sécheresse l'été dernier et un hiver très sec avec une faible pluviométrie, les agriculteurs présents au Salon de l'Agriculture craignent déjà de possibles nouvelles restrictions sur l'eau cet été
Face aux nouveaux risques de sécheresse, le chef de l'État, Emmanuel Macron, a évoqué plusieurs pistes dans le JDD. Parmi elles, mieux réutiliser les eaux usées ou encore mieux stocker l'eau de pluie.
Malgré son sourire, Frédéric, agriculteur, est inquiet. Sur ses terres, le sol est anormalement sec.
“Cet hiver, cette année, on n’a pas eu une goutte d’eau. Donc, déjà, on est en sécheresse. Les nappes phréatiques sont vides et c’est l’hiver. Donc mars, avril et mai vont être des mois très compliqués”, assure-t-il.
Ce vigneron, venu du Gard, a déjà perdu près de la moitié de ses récoltes l'été dernier. Alors il craint une nouvelle sécheresse qui pourrait menacer, la survie de son entreprise. “S’il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de fruit, il n’y a pas de vendanges… Si on n’a pas une récolte convenable, on ne peut pas faire notre vin. Donc on peut couler. C’est notre source de revenu, on n'a que ça”, confie-t-il.
Un risque pour les revenus
Mais les éleveurs aussi sont en première ligne face à la crise de l'eau, comme Joël. Pour économiser l'eau, il a déjà réduit de moitié le terrain de ses 60 vaches. Son inquiétude, de possibles restrictions sur l'eau cet été.
“Je stocke l’eau l’hiver pour l’utiliser l’été. Si demain, on nous dit qu’il ne faut plus s’en servir, c’est une perte de revenu. Déjà qu’ils ne sont pas très élevés, on a besoin de cette eau là”, appuie-t-il.
Dans les Landes, Joël cultive aussi du maïs. À terme, il pourrait bien ne plus cultiver du tout, ajoute-t-il, et se séparer de plusieurs vaches.
Près d’un millier d’agriculteurs ont d’ailleurs manifesté dans les Landes à Mont-de-Marsan mardi 21 février pour défendre leurs droits de prélèvements à l’irrigation et la construction d’ouvrages de stockage d’eau. Une question de survie pour certains.