Paye-t-on vraiment moins d’impôts depuis qu’Emmanuel Macron est président?

Le gouvernement ne cesse de répéter que les impôts ont baissé depuis qu’Emmanuel Macron est président, sauf que jamais le poids des prélèvements n’a été aussi lourd… C’est un étrange paradoxe. Dans son interview fleuve au Point, Emmanuel Macron a affirmé qu’il avait baissé de 50 milliards d’euros les impôts durant son premier quinquennat, moitié pour les ménages et moitié pour les entreprises.
Pourtant, lorsque l'on mesure le poids de l'ensemble des prélèvements obligatoires par rapport au PIB, ce n'est pas ce que l'on observe. Selon l'Insee, la somme des impôts, taxes et cotisations sociales perçues en 2022 par les administrations a représenté l'équivalent de 45,4% du PIB, soit son plus haut niveau jamais mesuré.
Est-ce que le président de la République ment? Non. Il y a eu pour les ménages la suppression de la taxe d’habitation et de la redevance télé, le prélèvement forfaitaire unique à 30% sur les revenus financiers et la baisse de l’impôt sur le revenu. Pour un salarié qui gagne 1.800 euros net par mois, par exemple, le gain de pouvoir d'achat s'élève à environ 400 euros sur l'année.
Pour les entreprises, il y a eu la baisse de l’impôt sur les sociétés et des impôts de production notamment.
Plus de rentrées dans les caisses de l'Etat
Alors, comment s’explique ce paradoxe? Parce que, malgré cette baisse de la pression fiscale, jamais autant d’impôts ne sont rentrés dans les caisses de l’Etat: 1.197 milliards l'année dernière contre 1.009,6 milliards d'euros en 2017, soit près de 200 milliards d'euros de plus en cinq ans. Et aussi parce que la croissance est repartie, parce que la France compte 2,7 millions de travailleurs de plus qu’en 2017, qui payent des cotisations sociales et des impôts sur le revenu, parce que l’inflation dope les rentrées fiscales (TVA notamment, mais aussi hausse des salaires et des bénéfices des entreprises).
Pour faire simple, la clé du paradoxe, c’est que nous payons moins d’impôts individuellement, mais plus collectivement.