Plans sociaux chez Michelin et Auchan: Fabien Roussel dénonce la "concurrence déloyale de l'UE"

Michelin a annoncé mardi la fermeture avant 2026 de ses sites de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés. En réaction, les salariés de l'usine de Cholet ont voté pour la grève et des pneus y ont été brûlés.
Parallèlement, le distributeur nordiste Auchan a présenté mardi à ses représentants du personnel un projet de plan social menaçant un total de 2.389 emplois en France, pour tenter de se relancer après plusieurs années difficiles.
Fabien Roussel, secrétaire national du CF, y a vu ce mercredi sur RMC la conséquence de l'augmentation des délocalisations des entreprises françaises, exacerbées selon lui par la "concurrence déloyale des pays de l'Union européenne".
Des "licenciements boursiers"
Le communiste a également dénoncé au micro d'Apolline Matin des "licenciements boursiers", alors que "Michelin réalise 3 milliards d'euros de bénéfices et que 49% sont distribués sous forme de dividendes". L'ancien député du Nord a appelé les industriels a "plutôt investir en France".
Pour Fabien Roussel, Michelin a réalisé des "mauvais choix industriels", avec la production "des pneus haut de gamme, avec qui ils gagnent beaucoup d'argent mais sur lesquels il y a peu de volumes à produire, plutôt que des pneus 'populaires' mais qui feraient beaucoup plus de volumes". "Ils seraient produits en France et cela créérait beaucoup d'emplois", a déroulé le patron du PCF.
Ces pneus 'populaires, ils les produisent l'étranger, c'est pour cela qu'ils délocalisent." Car pour Fabien Roussel, l'industrie française "doit être protégée de la concurrence déloyale par les pays de l'UE", une "concurrence libre et non-faussée des traités européens" qu'il juge "mortifère". "Il faut y mettre un coup d'arrêt", a-t-il martelé.
"Le problème est européen"
Réagissant à la réélection de Donald Trump et ses propositions protectionnistes en termes d'emploi et d'économie, le communiste a fustigé les positions du républicain, qu'il a qualifié de "bonimenteur". "On peut taxer de 30% les pneus qui viennent de Chine. Sauf que la réalité, c'est que la Chine et Michelin construisent des usines en Europe. Le problème est européen", a ainsi avancé Fabien Roussel.
"Stellantis (Citröen et Peugeot, entre autres, NDRL) et Renault font exactement la même chose. Ils privilégient la marge pour distribuer les dividendes. C'est cette logique qu'il faut pouvoir contester!", a encore tonné le communiste.
L'énergie, "un vrai sujet", reconnaît Fabien Roussel
Michelin a justifié ces décisions en raison de la concurrence asiatique sur les pneus de camionnettes et poids lourds, secteurs des usines de Cholet et Vannes. Le PDG de l'entreprise a également mis en cause une "dégradation lente de la compétitivité" de l'Europe, notamment liée aux coûts de l'énergie, qui empêche d'exporter.
"C'est un vrai sujet", a reconnu Fabien Roussel, appelant de ses voeux à ce que la France se repose sur sa production nucléaire afin de retrouver "de la souveraineté sur les factures d'électricité". "Je préfère qu'on baisse les coûts de l'énergie plutôt que l'on supprime des emplois et qu'on demande aux employés de baisser leur salaire ou qu'on ne les augmente pas", a-t-il défendu.
Raillant les propos de Michelin Barnier qui va "demander des comptes" à Michel et Auchan sur ce qu'ils "ont fait de l'argent public", Fabien Roussel a plaidé pour mettre en place un "moratoire" sur cette "hémorragie d'emplois". Des milliers d'emplois sont menacés en France, a-t-il rappelé, souhaitant "une réunion d'urgence pour lister les entreprises" et "chercher", au cas par cas, "des solutions".