Renault: des négociations syndicales s'ouvrent pour s'adapter et survivre face aux Chinois

Les ventes de voitures sont à la baisse et les concurrents chinois sont de plus en plus menaçants. Alors pour s'adapter, Renault anticipe et entame ce jeudi un cycle de négociations avec les syndicats sur l'évolution des effectifs sur les trois prochaines années.
Ces discussions ont lieu dans un contexte automobile tendue, alors que l'industrie européenne est en plein marasme: depuis janvier, les ventes de véhicules électriques ont chuté de 8% par rapport à l'année dernière, le durcissement de la réglementation sur les émissions de CO2 risque de coûter des milliards aux constructeurs, et les voitures chinoises, très compétitives, sont en train d'inonder le marché.
Limiter les réductions d'effectif massives
Renault est en bonne santé avec des résultats dans le vert au premier semestre, mais le constructeur veut éviter le sort de son concurrent allemand Volkswagen, qui envisage de tailler dans ses effectifs. Il faut s'adapter face à l'irruption des constructeurs chinois qui produisent bien et vite. Un constat partagé par Florent Gloaguen, délégué Force ouvrière chez Renault: "Par exemple, pour développer un véhicule en France, il faut trois, quatre voire cinq ans. Chez eux, en un an c'est fait, et aussitôt c'est sur la ligne de production. On va se faire inonder."
"Ça fait peur à tout le monde. Les Chinois font peur dans l'automobile", ajoute Florent Gloaguen.
En ce qui concerne les négociations qui débutent ce jeudi, "pour l'instant, on ne sait pas ce qui va sortir du chapeau", commente le délégué syndical, "mais c'est une continuité dans l'ambition de Renault, dans un contexte, qui on le rappelle est très compliqué actuellement."
Ce responsable syndical brandit deux lignes rouges: pas de fermeture d'usine ni de licenciements secs. Ces réunions avec la direction doivent durer jusqu'à la fin de l'année. La direction les a justifiées par la nécessité de "mener les transformations nécessaires à la survie de l'entreprise, dans un cadre socialement acceptable". Selon la direction, c'est donc la "survie" du groupe qui est en jeu.