Pourquoi le "made in France" perd de plus en plus de terrain à l'export

Les parts de marché de la France à l’international ont encore reculé en 2024, d’après l’étude annuelle de l’institut Rexecode. La France ne représente plus que 2,7% des exportations mondiales de marchandises, soit 0,3 point de moins qu'en 2019.
Encore plus grave, la France perd du terrain aussi par rapport à ses voisins européens . En cumulant les marchandises et les services (finance, tourisme…), les exportations tricolores ne pèsent plus que 13% des exportations totales de la zone euro, contre 14 en 2019.
Aucun pays européen ne connaît une trajectoire plus défavorable de son commerce extérieur. Seule tendance favorable: le made in France ne perd plus de parts de marché en France.
Comme si la France vendait de la qualité espagnole au prix allemand
Pourquoi la compétitivité française continue-t-elle de s’éroder? Parce que, pour faire simple, la France continue de vendre de la qualité espagnole au prix allemand. C’est vrai dans plusieurs secteurs industriels, notamment l’automobile, la pharmacie ou la métallurgie.
Le coût du travail reste trop élevé, un peu plus bas qu’en Allemagne mais 50% plus élevé qu’en Espagne ou en Italie. Les entreprises payent des dizaines de milliards de plus de charges et d’impôts que n’importe où ailleurs, même une fois déduites, les milliards d’aides que fustige la gauche.
Même la politique économique n’est pas si favorable que ça aux entreprises. Sur les 50 milliards d’euros de baisses d’impôts décidées durant le premier mandat d’Emmanuel Macron, les deux tiers étaient en faveur des ménages, et un tiers seulement en faveur des entreprises.
Des usines ferment, peu ouvrent
Est-ce qu’une inversion de tendance est possible ? Difficile d’y croire : la France perd à nouveau plus d’usines qu’elle n’en ouvre et les mesures mises en œuvre dans la loi des finances pour 2025 ne vont pas dans le sens d’un regain d’attractivité de la France, en remettant en question l’effort d’alignement des prélèvements sur l’industrie vers la moyenne européenne. De même que le renoncement à la baisse de la CVAE et la surtaxe sur les sociétés.