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Économie

Prix du carburant: pourquoi la taxe sur les raffineurs devrait être absente du budget 2024

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La taxe sur les raffineurs mise en place en 2023 ne devrait pas être reconduite l'année prochaine. La faute à un coup de pression de Total notamment, qui a menacé de ne plus plafonner les prix à la pompe à 1.99 euro.

Le budget 2024 sera examiné à partir de ce mardi après-midi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Faute de majorité, le projet du gouvernement a été rejeté en commission des finances. C'est donc, comme l'an dernier, un 49.3 qui se profile pour le gouvernement. Probablement dès cette semaine, pour la première partie du texte.

Et dans ce budget, les raffineurs pourraient bien finalement échapper à la taxation sur leurs marges. C'était une contribution temporaire en 2023 et la majorité voulait la prolonger en 2024. Le gouvernement y semblait ouvert, la reconduction a même été votée en commission, mais finalement, cette taxe ne devrait pas figurer dans le budget final.

C’est le résultat d’un bras de fer. Il y a quelques jours, le patron de Total Patrick Pouyanné a clairement agité une menace: ne plus plafonner les prix à 1.99 euro dans ses stations, comme c’est le cas depuis plusieurs mois, si cette taxe est reconduite.

Favoriser les économies des Français

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire y semblait favorable, et il avait exprimé ses “interrogations sur les marges des raffineurs”. Mais finalement, Bercy assume préférer des garanties sur les prix à la pompe. Total a déjà promis de prolonger son plafond en 2024, mais sans date, et on comprend que c’est une forme de "deal" qui est en discussion.

Au gouvernement, on défend l’idée de favoriser les économies que feront les Français à la pompe, plutôt qu’une taxe encaissée par l’Etat. D’autant plus dans le contexte de la situation au Proche-Orient, qui fait planer le risque d’une nouvelle envolée des cours du baril.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours