L'Union européenne augmente la taxation des voitures électriques chinoises

L'Europe veut faire la chasse aux véhicules électriques chinois. L'UE a annoncé mercredi une augmentation des taxes, des droits de douanes, sur les véhicules électriques fabriqués dans les entreprises chinoises.
Ces voitures étaient taxées à hauteur de 10% jusqu'ici. Cela ira désormais jusqu'à 38%, à partir du 4 juillet. De son côté, Pékin dénonce "un comportement purement protectionniste" des Européens. La Chine avertit qu'elle "prendra toutes les mesures pour défendre fermement ses droits légitimes".
Les Etats-Unis avaient déjà annoncé le 14 mai une hausse des droits de douane sur les voitures électriques chinoises à 100%, contre 25% auparavant. Ces taux de droits de douane s'appliquent aux constructeurs en fonction des aides publiques perçues. Ainsi, BYD verra ses taxes augmenter de 17,4%, 20% pour Geely, 38,1% pour SAIC. Pour les autres constructeurs, un droit moyen de 21% devrait s'appliquer.
Taux provisoires
Il s'agit de taux provisoires, mis en place donc à partir du 4 juillet, pour essayer de résoudre les problèmes recensés, explique la Commission européenne. Le dialogue se poursuivra jusque novembre, Bruxelles ayant ensuite quatre mois pour instaurer des taux définitifs.
Une manière pour l'Europe de protéger les constructeurs du vieux continent. Parce que les voitures électriques chinoises sont de plus en plus présentes sur les routes européennes.
8% des voitures électriques vendues en Europe sont chinoises
8% des voitures électriques vendues en Europe sont des marques chinoises, d'après l'institut Jato. Quatre fois plus de part de marché en seulement deux ans. Or, ces constructeurs sont soutenus par Pékin, à coup de subventions publiques. Ce qui favorisent illégalement les voitures chinoises sur le marché européen, d'après l'UE.
Ces droits de douane supplémentaires doivent donc permettre de limiter les ambitions chinoises en Europe.
"Ils seront des concurrents redoutables" d'ici 2035
"Le choix de l'UE de passer au 100% électrique d'ici 2035 attise les convoitises de constructeurs chinois qui ont besoin de trouver des relais de croissance. Ils produisent beaucoup et vont arriver avec des voitures performantes. Ils ont beaucoup progressé ces dernières années. Ils posent la question de la compétitivité, avec des voitures moins chères, et ils seront des concurrents redoutables", décrypte Flavien Neuvy, économiste spécialiste du marché automobile.
Les prix des voitures chinoises en Europe, et donc en France, devraient ainsi grimper... Même s'ils pourraient rester plus abordables que ceux pratiqués par les constructeurs européens.