Sommet européen à Bruxelles: qui va payer pour le plan de réarmement à 800 milliards d'euros?

Sommet extraordinaire ce jeudi à Bruxelles. Il doit notamment être discuté du plan de 800 milliards d’euros présenté lundi par la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen pour réarmer l'Europe.
La question cruciale sera bien sûr celle du financement. L'essentiel de ce montant, 650 milliards d’euros viendra de l’augmentation du budget de la défense des Etats membres sur quatre ans. Pour financer cet effort, Bruxelles a décidé de remonter de 3 à 4,5% du PIB la limite maximale des déficits publics fixée par les règles européennes.
150 milliards seront débloqués sous forme de prêts pour financer les besoins les plus urgents: défense anti-aérienne, missiles, drones, guerre électronique. L'argent viendra en partie des fonds de la BEI et d'emprunts réalisés par la Commission pour prêter ensuite aux Etats. Ce plan ne demande que la majorité qualifiée pour être adopté.
50 milliards d'euros à trouver en France
Selon les mots qu’a employés le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, c’est le retour du “quoi qu’il en coûte” mis en place pendant le Covid. Il a pris un virage radical en dévoilant un plan de dépense publique sans précédent. Berlin veut un plan à 500 milliards d’euros sur 10 ans pour les infrastructures et 400 milliards pour la défense.
En revanche, Bruxelles ne veut surtout pas accréditer cette idée. D'où la limite de dérive de déficit fixée à 1,5% du PIB par Bruxelles.
En France qui va payer ? Il va falloir trouver 50 milliards d’euros par an, sachant que notre déficit dépasse déjà très largement les 4,5 points de PIB.
Bercy répète régulièrement que notre modèle social ne sera pas sacrifié, mais que la seule solution est de travailler plus. Enfin, il y a la mobilisation de l'épargne privée qui passe par un point crucial: réhabiliter la défense auprès des investisseurs aussi bien chez les particuliers avec des livrets d'épargne nationaux ou paneuropéens que chez les institutionnels incités depuis longtemps à délaisser ce secteur.
Il y aura évidemment un levier fiscal. À chaque choc historique, il y a eu un bond des niveaux d'imposition.