Absentéisme au travail: l’accompagnement des employés en burn-out, par les entreprises, mis en cause

Les absences de longue durée de plus de 90 jours explosent dans les entreprises. Au total, il y en a eu 10% de plus par rapport à l'année dernière selon une étude quantitative de Ayming - AG2R la Mondiale.
Cela est notamment dû au vieillissement de la population, mais pas que. Dans ces arrêts de longue durée, on retrouve de plus en plus de salariés de moins de 40 ans. L'état de santé reste la première raison d'absence évoquée, mais il n'est pas la seule: maladie professionnelle, conditions de travail difficiles et épuisement sont également cités par les moins de 40 ans. Et si les situations de burn-out gagnent du terrain, c’est essentiellement parce qu'il est mal géré par les médecins et surtout par les entreprises.
Clémentine, 36 ans, travaille dans les médias. Après de dures épreuves, personnelles et professionnelles, elle craque. "J’ai posé plusieurs cours arrêts jusqu’à ce que je me dise, je ne veux plus y aller, j’ai envie de mourir", raconte-t-elle.
"Des syndromes de stress post-traumatique"
Alors Clémentine se repose, elle est absente du bureau pendant plusieurs semaines, elle va chez le psy. Au moment de revenir au travail après plus de deux mois d'arrêt, l'accueil est glaçant.
"Les discours des chefs dans ce genre de situation, ces ‘attention tu es devenue un cas RH’. Ca ce n’est pas un bon accompagnement. Je pense qu’il faut juste une petite tape sur l’épaule. Je demande juste qu’on me redonne le goût de mon métier que j’aime et que j’étais en train de détester", explique Clémentine.
Un accompagnement inexistant, un traitement à grands coups de médicament, qui ne règle rien, et surtout le retour à l'emploi jamais préparé: cocktail explosif. Matthieu Poirot, psychologue et expert en qualité de vie au travail. "Le cerveau a mémorisé le fait que ça pouvait être un danger. Donc vous allez avoir des syndromes de stress post-traumatique, c’est-à-dire des réactions émotionnelles, extrêmement fortes qui vont de ce fait pouvoir amplifier votre pathologie", détaille-t-il.
Au-delà de trois mois d'absence, les chiffres sont clairs: 31% des salariés seulement se sentent mobilisés pour leur entreprise.