Ardennes Forge: "Je suis au chômage et on me demande 12.000 euros de remboursement"

Cour d'appel de Reims - Capture d'écran Google Street view
La double peine. Dans un arrêt rendu le 13 juillet, la Cour de cassation l'a confirmé. Les salariés d'Ardennes Forge vont devoir rembourser entre 6.500 et 20.000 euros selon les cas. La Cour de cassation a jugé les compensations de licenciement trop importantes. Une situation intenable que les ex-salariés, mais aussi le maire de la ville Florian Lecoultre, ressentent comme une profonde injustice.
Comme ses 46 autres collègues Rémi Petitjean, ancien salarié de l'usine Ardennes Forge, a été licencié en 2008 après la liquidation de la société. Et comme ses 46 autres collègues, il doit aujourd'hui rembourser une partie des indemnités qu'il a reçues.
"Je suis au chômage, comment voulez-vous que je sorte les 12.000 euros que l’on m’a donnés. Je m’en suis servi depuis longtemps parce que j’avais monté une petite société. Et aujourd’hui, je me retrouve sans rien. C’est zéro tous les mois. Et comme je suis propriétaire d’une petite maison, je m’attends au pire."
"Un coup de massue"
Ces anciens salariés n'ont plus aucun recours légal. Et cette décision de la Cour de cassation, le maire de la ville Florian Lecoultre la ressent comme une profonde injustice.
"C’est un coup de massue. C’est d’une injustice incroyable. Si maintenant, la justice, l’Etat, tout le monde si met pour nous maintenir la tête sous l’eau, on n’y arrivera pas. Il va falloir passer à l’étape supérieure pour se faire entendre des médias mais surtout des pouvoirs publics".
Le conseil de prud'hommes de Charleville-Mézières leur avait accordé 900.000 euros de dommages-intérêts en 2010, une décision contestée devant la cour d'appel de Reims par la Caisse de garantie des salaires (AGS, organisme patronal). Ces montants accordés en première instance avaient alors été abaissés à 470.000 euros en appel. Et, cette semaine, la Cour de cassation vient de confirmer ce montant.
Dans le volet pénal du dossier, le directeur général d'Ardennes Forge ainsi que deux autres prévenus avaient pourtant été condamnés pour "travail dissimulé", un chef d'accusation qui n'a finalement pas été retenu par le juge civil.