Augmentations de salaires: à quoi faut-il s’attendre en 2025?

Que peuvent espérer les salariés comme augmentations de salaires pour 2025? Très clairement, toutes les études publiées par les cabinets de recrutement montrent que le robinet des augmentations généreuses est en train de se resserrer. Les chiffrages parus après la rentrée de septembre indiquaient des revalorisations moyennes de 2,7% à 3% l’an prochain en moyenne, après des gains de 3,5 à 4% cette année et 4,7% en 2023.
Mais l’enquête publiée ce jeudi par le cabinet Alixio est particulièrement intéressante parce que les mêmes entreprises qui répondaient +2,7% d’augmentation en septembre disent aujourd’hui moins de 2,5%.
Alors évidemment, ce sera davantage dans les métiers dits en tension, ceux pour lesquels les entreprises peinent le plus à recruter: les responsables de la production, de la maintenance ou de l’hygiène, les spécialistes de l’IA, de la cybersécurité, les métiers liés à la RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
Moins d’augmentations générales et plus d’augmentations individuelles
Mais il y aura moins d’augmentations et pour moins de monde, car les entreprises sont très inquiètes: 78% sont pessimistes sur la conjoncture éco, la moitié ont décidé de geler les recrutements. Elles craignent des hausses d’impôt, l’augmentation du coût du travail, alors que l’inflation ralentit et qu’elles ont du mal à augmenter leurs prix.
Résultat: il y aura beaucoup moins d’augmentations générales et plus d’augmentations individuelles, à la fois pour les cadres, ce qui est traditionnel, mais aussi pour les non-cadres. C’est ce que disent plus d’une entreprise sur deux, bien davantage qu’il y a un an.
Et la prime Macron ne compensera pas… Mais pas pour des raisons liées à l’absence de gouvernement ou de budget, pour une fois. Créée en 2019, rebaptisée prime pour la valeur en 2022, elle permettait aux entreprises de verser 885 euros en moyenne sans cotisations sociales. Mais elle n’avait déjà plus la cote… Les entreprises ne sont que 18% à l’avoir versée en 2024 à cause d’une fiscalité devenue moins favorable, et 4% seulement des entreprises comptent la verser en 2025.
On se consolera en rappelant que les revenus du travail progresseront quand même plus vite que l’inflation l’an prochain.