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"Avec leur statut ils n'ont aucun intérêt à travailler plus": un rapport épingle le temps de travail des fonctionnaires

C'est un rapport sur le temps de travail des fonctionnaires qui fait déjà polémique. Le Figaro révèle ce mardi matin un rapport à charge de l'IGF, l'Inspection Générale des Finances.

Le rapport a été remis il y a un mois à Gérald Darmanin. Sur 1.1 million d'agents de la fonction publique, 310.000 travaillent moins de 35 heures par semaine. Le rapport précise aussi que 190.000 d'entre eux n'ont aucune contrainte dans leurs missions.

Surveillants de prison, conseillers d’éducation, psychologues scolaires, techniciens de l’aviation civile... Tous devraient effectuer 1.607 heures de travail par an, soit 35 heures par semaine comme tout le monde, mais certains en font moins. En premier lieu, les agents administratifs dans les mairies et les collectivités.

Des avantages "injustifiés"

C’est aussi toute une série d’avantages "injustifiés" que dénonce ce rapport de l’Inspection Générale des Finances. Ces agents administratifs bénéficient par exemple des "jours du maire" soit des jours de congés supplémentaires accordés au bon vouloir des élus.

Même chose dans les ministères avec "les jours ministres": 7 jours de congés supplémentaires accordés aux agents par exemple au ministère de la culture ou encore à celui des armées.

Que dire aussi de cette règle à l’Education nationale qui veut qu’un jour férié soit considéré comme travaillé s’il tombe en plein milieu de la semaine. Le rapport détaille aussi les "jours de fractionnement" qui permettent à un fonctionnaire qui pose 5 jours de vacances entre le 1er novembre et le 30 avril, de recevoir un jour de congé supplémentaire.

L'IGF vise également les 5 jours de repos compensateurs dont bénéficient les personnels administratifs des prisons, au même titre que les surveillants, mais sans les contraintes du métier.

"On ne peut pas réformer si on continue avec ce statut de la fonction publique"

Au total, selon le rapport, 30.000 postes pourraient être économisés si les 190.000 agents pour lesquels les dérogations ne se justifient pas, revenaient aux 35 heures.

Pour Nicolas Lecaussin, directeur de l'IREF, l'Institut de recherches économiques et fiscales et invité de Radio Brunet ce mardi, seule la suppression du statut des fonctionnaires pourra les inciter à travailler plus.

"Il faut régler le problème du statut. On ne peut pas réformer si on continue avec ce statut de la fonction publique. Avec l’emploi à vie, on a aucun intérêt à travailler plus. On a la retraite assurée et largement au-dessus de la retraite dans le privé. Il n’y a pas de soucis, on ne peut pas être licencié (…) En Suède ou en Allemagne, de nombreux fonctionnaires ont un statut privé".

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Radio Brunet (avec Caroline Petit)