Bas salaires: pourquoi il ne faut pas attendre grand-chose de la conférence sociale

Dans Apolline Matin ce lundi sur RMC et RMC Story, Emmanuel Lechypre présente les enjeux de la conférence sociale sur les bas salaires.

Le gouvernement réunit ce lundi 13 organisations syndicales de patrons et de salariés pour une grande conférence sociale.

Quel est l’enjeu?

Il y a déjà eu plusieurs conférences de ce genre, dont la priorité était l’emploi. L’objectif change cette fois-ci: il s’agit de discuter des moyens de doper les salaires et les carrières des Français qui gagnent un peu plus que le Smic, et dont la promotion est aujourd’hui en panne. C’est un mal français, la preuve en est le faible écart entre le Smic et le salaire médian des Français: le Smic net est à presque 1.400 euros par mois, mais la moitié des Français gagnent moins de 2100 euros. Un gros tassement.

Sur quels leviers est-il possible de jouer?

La principale mesure consisterait à revaloriser les grilles de salaires des branches professionnelles. En France, près de la moitié des branches professionnelles (80 sur 171 en septembre, selon le ministère du Travail) proposent des grilles de salaires en dessous du Smic. Alors, évidemment, les entreprises compensent pour les smicards puisqu’il est interdit de payer moins que le smic. Le Smic qui a tout de même augmenté de 13,5 % depuis janvier 2021.

Le problème, c’est que dans toutes ces branches, les entreprises n’ont aucune obligation à augmenter les autres bas salaires supérieurs au Smic. Et elles font le minimum pour continuer à profiter des allègements de charge.

Lechypre d’affaires : Augmenter les salaires, c'est possible ? - 16/10

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Peut-on espérer des effets concrets de cette conférence?

Il ne faut pas rêver. La Première ministre Elisabeth Borne a prévenu que cette conférence ne visait pas à "contraindre" les entreprises et va proposer un Haut conseil des rémunérations. Il y en a déjà plus de 310, donc pourquoi pas un de plus… Pour le reste, dur de croire que quelques tables rondes vont déboucher sur des avancées majeures.

Si vous voulez gagner plus, allez taper à la porte de votre patron et ne tardez pas puisque les négociations annuelles dans les entreprises commencent. Tous les cabinets s’attendent à des hausses moyennes de 4% en 2024. Mais ça peut monter très vite à 8-10% sur les postes en tension. Donc regardez aussi ailleurs!

Emmanuel Lechypre