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Travail

Bonus-malus sur les contrats courts: "Il y a des CDD liés à des situations qu'il serait injuste de taxer"

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Le gouvernement prépare un système de bonus-malus sur les contrats courts pour responsabiliser les entreprises dans l'utilisation de ces contrats. Il s'agit de freiner la précarisation du marché du travail. Ces entreprises qui recourent trop souvent aux contrats courts (CDD, intérim, intermittence) coûtent cher à l'assurance chômage.

Les trois quarts des salariés de l'entreprise Acadomia sont en contrat à durée déterminée (CDD). Des enseignants embauchés ponctuellement pendant les vacances scolaires pour donner des cours particuliers aux enfants.

Un modèle économique qui ne fonctionnerait pas sans les CDD, explique Julien le directeur associé du groupe: "La plupart du temps, ce sont des compléments de salaires pour des gens qui sont en fin de carrière qui peuvent travailler de façon intensive pendant les vacances scolaires". Et pour lui taxer les CDD mettrait en péril l'entreprise, mais surtout se répercuterait directement sur le prix du service

"In fine, c'est le client qui paierait et ça lui coûtera probablement autour de 3 à 4% plus cher".

Dans l'hôtellerie, un "front uni contre le projet de réforme"

Pour Marie-Alice Jourde avocate en droit social au barreau de Paris, il y aura forcément des exceptions, le gouvernement ne pouvant taxer tous les types de CDD.

"Remplacer une femme enceinte ou une femme en congé parental, toute l'hôtellerie, l'été ou l'hiver, il y a toute une série de CDD qui sont liés à des situations qu'il serait injuste de taxer", assure-t-elle.

La principale organisation du secteur hôtelier l'Umih, a d'ores et déjà appelé à s'organiser pour montrer "un front uni contre le projet de réforme".

Romain Poisot (avec G.D.)