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“Ça ne nous fait pas peur": dans les raffineries, les grévistes prêts à poursuivre le mouvement

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La grève reconductible a été votée dans toutes les raffineries françaises avec comme principal objectif, l'arrêt total des expéditions de carburant. Dans les rangs des grévistes, on se dit prêt à poursuivre le bras de fer pour obtenir le retrait de la réforme.

Les raffineries poursuivent leur mobilisation contre la réforme des retraites. L'ensemble des raffineries de France a voté la reconduction de la grève avec, pour l'instant, un arrêt des expéditions de carburant.

Mercredi soir, les syndicats FO et CGT de la raffinerie de Feyzin (TotalEnergies), dans le Rhône, ont proposé aux grévistes un durcissement de la grève, qui se traduirait par un arrêt de production. Il pourrait être voté dans la matinée ce jeudi. L'arrêt des expéditions, qui avait commencé en début de semaine, se poursuit.

Dans les Bouches-du-Rhône, les trois raffineries ont aussi décidé de poursuivre le mouvement. À La Mède (Total), la production de la bioraffinerie est à l'arrêt depuis une semaine pour des problèmes techniques, mais les expéditions sont bloquées. À Fos-sur-Mer (Exon/Esso) et à Lavéra (Pétroineos), si la production se poursuit au ralenti, pas une goutte de carburant ne sort des dépôts.

Devant les immenses réservoirs de carburant, pas un camion-citerne en vue. Plus une goutte de carburant ne sort de cette raffinerie. En grève depuis lundi, Sylla Abdoulaye, membre de la CGT, promet de tenir sur la durée.

“Ça ne nous fait pas peur. Une semaine comparée à deux ans de plus, ce n'est rien. On est positif, on est ambitieux, c’est un peu comme une partie d’échecs, on verra qui lâchera en premier”, assure-t-il.

Rester en mouvement jusqu'au 15 mars

Comme lui, 80% des salariés opérationnels sont en grève. La production de la raffinerie est réduite. Et ce n'est qu'un début, prévient Sébastien Varagnol, le secrétaire général de la CGT du site. “C’est toujours pareil. Il faut monter le rapport de forces au fur et à mesure. Tôt ou tard on sera obligé d’aller sur des arrêts d’installation pour aller jusqu’à accéléré la pénurie de carburant”, appuie-t-il.

Sur le risque d'une pénurie de carburant, la menace est également brandie à la raffinerie de Fos-sur-Mer, elle aussi en grève depuis lundi. Lionel Arbiol, le représentant de la CGT sur place, est persuadé que le mouvement va même s'amplifier.

“L’idée, c’est effectivement de peser sur cette réforme. On a en ligne de mire les journées d’appel du 11 et du 15 mars prochain. L’objectif, c’est que dans le secteur pétrolier, on reste en mouvement d’ici là”, indique-t-il.

Les syndicats prévoient de nouveaux types d'actions partout dans le département. D'autres secteurs comme les dockers du port de Marseille pourraient se joindre aux raffineurs pour des actions communes dans les jours qui viennent.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours