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Chômage: "Des angoisses" pour les jeunes de moins de 25 ans, particulièrement touchés

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France Travail a annoncé lundi un nombre d'inscrits en hausse de 3,9% en France. Une augmentation qui monte à 8,5% chez les jeunes de moins de 25 ans, particulièrement concernés. Désormais, réaliser des études supérieures n'assurent pas un emploi.

Les jeunes de moins de 25 ans sont de plus en plus nombreux dans les listes d'inscrits à France Travail. La hausse des nouveaux inscrits est de 8,5% au 4e trimestre de 2024 selon les chiffres publiés par l'organisme lundi.

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse importante. Face à l'instabilité politique, notamment, les entreprises sont dans le flou, les investissements ralentissent et les embauches sont moins importantes. Dans ce contexte, il est donc plus difficile de trouver un emploi.

C'est particulièrement le cas pour les jeunes. Leur taux de chômage augmente 2 fois plus vite que la moyenne nationale. "Le chômage des jeunes est le chômage le plus sensible aux cycles d'activité, parce que le coût de licenciement est moins élevé pour ce qui concerne les jeunes. Donc ce sont eux qui, à la fois, entrent le moins dans le travail et en sortent le plus rapidement", analyse Denis Ferrand, économiste invité d'Apolline Matin sur RMC et RMC Story ce mardi. En Occitanie, 14% des chômeurs ont moins de 25 ans.

Les études supérieures ne suffisent plus

À Toulouse, Simon, 19 ans, a arrêté ses études après son bac obtenu en juillet dernier: "Je suis en train justement de faire des recherches d'emploi. Je cherche principalement dans les métiers de la poissonnerie." Sept mois de recherches à la mission locale mais, toujours pas de réponses de la part des employeurs sollicités:

"J'ai l'impression qu'ils cherchent vraiment juste des personnes avec de l'expérience, même si ils sont plutôt âgés. Donc des jeunes comme nous qui viennent à peine de commencer, c'est compliqué de se lancer lorsqu'ils ont autant d'a prioris."
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Mêmes difficultés pour Marine, avec un Master 2, veut devenir océanographe: "Cinq ans d'études supérieures pour au final ne pas trouver de travail qui corresponde à ce que je viens de faire, c'est un peu des angoisses. Ça fait un petit moment que je cherche, il n'y a toujours pas d'emploi."

Les cas comme celui-ci se multiplient ces dernières années. Les longues études n'assurent pas forcément un emploi. "Les jeunes sont touchés par le chômage quelque soit leur niveau de qualification, qu'ils aient un bas niveau de qualification, sortis du système scolaire sans diplîôme ou avec un CAP ou BEP ou qu'ils aient des BAC+3 et même jusqu'à BAC+5 pour certains", remarque depuis quelques mois Nadège Carrel, qui dirige la mission locale de la Haute-Garonne. Le fort niveau de qualification protège moins du chômage que par le passé.

Jean-Wilfried Forquès (avec TRC)