Comment expliquer l’absentéisme qui repart à la hausse dans les entreprises françaises

L’absentéisme progresse dans les entreprises en 2024. En moyenne, chaque salarié a été en arrêt de travail 9 jours sur l’année, contre 8,5 jours en 2023, selon l’Observatoire des arrêts de travail publié par le groupe Apicil.
Plus d’un salarié sur quatre a connu au moins un arrêt de travail en 2024. La fréquence augmente nettement avec l’âge: les plus de 60 ans sont deux fois plus absents que les moins de 30 ans.
Un écart privé/public qui se creuse
Si la hausse reste contenue dans le secteur privé, elle est beaucoup plus marquée dans le public. Selon le baromètre annuel de l’assureur WTW, l’absentéisme a progressé deux fois plus vite chez les fonctionnaires que chez les salariés du privé.
Résultat: les agents publics affichent en moyenne 13 jours d’arrêt maladie en 2024, contre 9 dans les entreprises. En cause: la durée plus longue des arrêts, 34 jours en moyenne, soit presque 10 jours de plus que dans le privé.
Les raisons de l’absentéisme dans le public
Plusieurs facteurs expliquent cet écart: la fonction publique compte davantage de femmes, souvent plus âgées que dans le privé, un management moins attentif au bien-être des agents, des conditions de travail parfois plus précaires, tant sur le plan matériel que psychologique.
Mais au-delà des causes structurelles, certains territoires connaissent une véritable "culture" des arrêts maladie. Dans certaines collectivités, les absences atteignent des records: près de 40 jours par an à la mairie de Paris, 47 jours à Marseille, et 19 jours à Orléans.